Relativité
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 1 avril 2022 11:02
- Écrit par Claude Séné
Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire un cours, dont je serais bien incapable, sur la théorie de la relativité, même restreinte, telle qu’elle a été énoncée dès 1905 par Albert Einstein, qui vous aurait expliqué tout ça comme qui rigole. Non, mes connaissances scientifiques ne me le permettant pas, je me contenterai d’une simple réflexion sur l’aspect relatif des conditions d’existence qui nous entourent, en fonction du contexte, et des retentissements sur nos vies personnelles. Il n’y a pas encore si longtemps, tout tournait autour de l’épidémie du covid-19 et de la façon d’y faire face.
Comme par un coup de baguette magique, la proximité des élections présidentielles a changé la donne. Le virus a été sommé de déguerpir ou au moins de disparaitre à compter du 15 mars, que cela lui plaise ou non. « Cachez ce masque que je ne saurais voir », se sont exclamés en substance les petits soldats du gouvernement, le petit doigt sur la couture du pantalon ou de la jupe. « Circulez, il n’y a rien à voir, » ont confirmé le porte-parole et le candidat à sa propre réélection. Toutefois, les faits étant têtus, le nombre journalier de contaminations est reparti à la hausse, faisant évoluer la perception de la maladie d’un simple rebond à l’éventualité d’une nouvelle « nouvelle vague » avec la propagation d’un nouveau variant du virus, ou de nouvelles combinaisons des souches existantes. Dans cet océan d’incertitude émergent encore quelques espoirs. Ceux de la « normalisation », où nous pourrions cohabiter avec le Covid, moyennant quelques précautions. Du moment que le président sortant puisse compter sur son fan-club les 10 et 24 avril, tout va bien.
Pour dire le vrai, cette élection ne semble pas passionner les foules, et d’autant moins que la guerre en Ukraine et ses conséquences ont fait irruption dans le quotidien des Français. Une émotion sincère et légitime a été suscitée par les images des destructions subies par les populations, contraintes à un exode massif, et les nombreux civils massacrés ont soulevé une vive indignation. Selon une règle constamment vérifiée, la proximité joue un rôle important dans ce phénomène. Nous sommes généralement plus touchés par les malheurs de ceux qui nous sont proches d’une façon ou d’une autre. Et la prise de conscience des conséquences de la guerre est liée à la vie quotidienne avec le renchérissement des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, que nous constatons tous les jours. Quand le plein d’essence coûte deux fois plus cher et que l’on a besoin de sa voiture pour travailler, on relativise le risque d’être contaminé par le Covid, surtout si l’on se sent protégé par une immunité plus ou moins importante, vaccinale, ou naturelle. Quant à l’élection présidentielle, elle pourrait bien se jouer sur la question du pouvoir d’achat, grignoté par une inflation record, peu ou mal compensée par les mesures gouvernementales.