Politique fiction
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 28 mars 2022 10:55
- Écrit par Claude Séné
Pour nous, français, il est assez difficile de se représenter les relations historiques entre l’Ukraine et la Russie, leur histoire commune aux différentes époques, que ce soit l’empire des Tsars, ou l’Union des républiques socialistes soviétiques pour ne citer qu’eux deux. Je me risque donc à une comparaison faisant appel à ce que l’on appelle une dystopie, une histoire réinventée, telle qu’elle aurait pu se passer, et ses conséquences sur la période contemporaine. Imaginez-vous donc une Italie dans laquelle l’extrême droite de Mateo Salvini, qui a exercé conjointement le pouvoir entre 2018 et 2019, aurait évincé son allié du mouvement 5 étoiles, pour régner en seul maître sur l’Italie.
À cette époque, la Ligue du Nord, le parti de Mateo Salvini, est créditée de 36 à 38 % d’intentions de vote dans les sondages, et il réclame des élections anticipées pour former une coalition dont il prendrait la tête. Un scénario finalement pas si absurde, même s’il nous fait froid dans le dos. Si l’on totalise les votes Le Pen et Zemmour, nous n’en sommes d’ailleurs pas très loin nous-mêmes. Et voilà que Salvini une fois au pouvoir, il se débrouille pour faire adopter une modification de la constitution lui permettant de se maintenir indéfiniment et de faire exactement et uniquement ce qu’il veut, comme un certain Vladimir, avec qui il s’entend d’ailleurs comme cochon, révérence gardée à la gent des suidés. Et cette Italie néo-fasciste a évidemment des revendications expansionnistes, la première région visée étant naturellement la Corse. Ça tombe bien, les Corses ne sont pas très satisfaits de la façon dont la France gère leur territoire, et les mouvements indépendantistes continuent à gagner du terrain, élection après élection.
N’oublions pas l’Histoire, la vraie cette fois, où la Corse était propriété de la république de Gênes, et où les Corses donnaient déjà du fil à retordre au pouvoir central. Le 15 mai 1768, les Génois font appel à la France pour rétablir l’ordre. Le traité stipule alors que si Gênes ne rembourse pas à la France les énormes frais engagés dans ces opérations militaires, la Corse deviendra automatiquement française. C’est au nom de cette spoliation que « notre » Salvini aurait envahi la Corse pour récupérer son bien, comme Poutine a repris la Crimée il y a quelques années. Et ce Salvini-là ne se serait pas, lui non plus, arrêté en si bon chemin. Il aurait, bien sûr, continué en demandant le retour dans le giron italien de Nice et de la Savoie, cédées par le roi du Piémont-Sardaigne, Victor Emmanuel II, à Napoléon III, en échange de son aide contre l’empire d’Autriche en 1860. Et qui sait si, de fil en aiguille, on ne serait pas remonté jusqu’à l’Empire romain, quand la Gaule n’était qu’un pays vassal qu’un certain Jules César avait conquis de haute lutte. On l’a échappé belle !