Photo de famille

Il aura fallu que les candidats des Républicains à l’élection présidentielle se présentent devant les cadres du parti dans le but unique d’afficher leurs convergences, en posant tous ensemble pour une « photo de famille », pour que m’apparaisse comme une évidence leur parenté avec une autre famille célèbre, celle des adversaires du fameux cow-boy du Far West, j’ai nommé les Dalton. Jusqu’à présent, l’analogie était dissimulée par une disposition soigneusement étudiée pour ne pas faire apparaitre l’échelonnement de leurs tailles.

Par ordre décroissant, on peut reconnaître Averell Barnier, de loin le plus grand des quatre, mais pas forcément le plus futé, puis Jack Juvin et William Bertrand, faux jumeaux interchangeables, et enfin Joe Ciotti, le plus petit et aussi le plus teigneux. Vous remarquerez qu’ils ne sont jamais disposés en espalier pour ne pas accentuer les différences de taille ni souligner leurs ressemblances. Sans oublier la seule fille de la bande, Calamity Pécresse, qui se débrouille toujours pour être au centre de la photo. Tels que je vous connais, vous êtes en train de chercher… Eh oui, ils rêvent tous d’en découdre avec Lucky Macron, le président qui vous trouve un job de rêve plus vite que son ombre, assisté de son fidèle Némo, qui reprend au débotté le rôle de Rantanplan, le chien le plus bête de tout l’Ouest, et de sa brave Jolly Brigitte Jumper. Dans les albums de Morris et Goscinny, les Dalton sont unis comme les doigts de la main et rivalisent de maladresse pour se retrouver régulièrement derrière les barreaux, revêtus de leurs habits rayés de bagnard et portant leur boulet au bout de la chaîne. La comparaison s’impose. Les cinq candidats se congratulent mutuellement, William Bertrand allant jusqu’à refuser le soutien de Billy Muselier parce qu’il avait dénigré Joe Ciotti. Le boulet, c’est l’héritage de la droite. Personne n’a envie de rejouer l’épisode précédent, quand Astérix Fillon a explosé en plein vol après avoir dégommé Obélix Juppé cependant favori des sondages.

Pourtant, les Dalton des Républicains sont condamnés à surenchérir sur les positions les plus à droite pour se démarquer les uns des autres. À ce jeu-là, ce serait Joe le teigneux qui devrait l’emporter, mais ce serait aussi le plus mal placé pour récupérer les plus modérés de l’électorat traditionnel de la famille, ou ce qu’il en reste. Plus que jamais, la droite apparait coincée entre un centre droit actuellement au pouvoir et une extrême droite fracturée, mais plus forte que jamais. Sans négliger qu’après avoir subi un sérieux coup de mou à cause de Buffalo Zemmour, le tireur fou qui dégomme tout ce qui bouge, Ma Le Pen pourrait reprendre du poil de la bête. Elle se verrait bien prendre la tête d’une ruée vers la présidence, même si ça devait se finir en guerre de succession.

Commentaires  

#1 jacotte86 24-11-2021 12:00
superbe...drôletu devrais le vendre à un humoriste ...un bon rire du matin ça ouvre l'appétit
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