Exemplaires ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 23 novembre 2021 10:37
- Écrit par Claude Séné
Je ne souhaite à personne de contracter le covid, même sous une forme atténuée, mais dans le cas de Jean Castex, Premier ministre de la France, qui recommande publiquement le respect des gestes barrières, il faut reconnaître qu’il l’a un peu cherché, quand même. Bien sûr, il a reçu ses deux doses réglementaires de vaccin, mais il doit savoir que le traitement, efficace à plus de 90 % sur les formes graves, n’assure pas une couverture totale contre la circulation du virus. Au moment où l’épidémie repart, les scientifiques recommandent de prendre toutes les précautions, que l’on soit vacciné ou pas.
Or, le Premier ministre, tout comme le président de la République, a visiblement oublié de s’appliquer à lui-même les recommandations destinées au public et à la plèbe. On a vu Jean Castex au Congrès des maires et dans ses déplacements serrer énormément de mains et se tenir à proximité immédiate d’interlocuteurs en lieu clos sans porter de masque. Même chose pour Emmanuel Macron. Au point que le porte-parole du gouvernement a été obligé, devant l’évidence, de déclarer que nous sommes tous humains, et qu’il peut y avoir, de temps en temps, un moment d’inattention, un écart. C’est vrai pour le commun des mortels, ça ne l’est pas pour des dirigeants dont le comportement a valeur d’exemple. C’est le célèbre « faites ce que je dis, pas ce que je fais » dont les conséquences sont aussi néfastes pour les uns que pour les autres. On connait la redoutable efficacité de la communication non verbale. Grâce à Jean Castex, pas moins de 10 ministres ont dû se mettre à l’isolement en attendant un test, et 5 ministres belges, dont leur chef du gouvernement, sont dans le même cas. Ce qui ne manque pas de sel, alors que la France se défiait cet été du voisin belge, supposé transmettre la maladie, et qui se retrouve peut-être contaminé par nos soins.
Pour sa défense, le Premier ministre objectera qu’il rencontre nécessairement beaucoup de monde, ce qu’on lui accordera volontiers, pour souligner que c’est une raison de plus de prendre toutes les précautions nécessaires, et même davantage qu’un simple citoyen. Il faut reconnaître que cette période préélectorale n’est pas très propice à la stricte discipline que les politiques devraient pourtant s’imposer. On sait depuis longtemps que le fait de toucher physiquement son interlocuteur est un facteur non négligeable de persuasion et d’adhésion à des idées, tout comme pour réussir une transaction commerciale. Certains hommes politiques sont très tactiles, comme Nicolas Sarkozy en son temps qui frôlait le crime de lèse-majesté chaque fois qu’il rencontrait la reine d’Angleterre. D’autres, plus réservés, ont dû se soumettre au rituel des serrages de main, quoi qu’il leur en coûte, pour conserver une chance d’être élus. Pour l’instant, on attend des dirigeants qu’ils donnent l’exemple de ce qu’ils demandent aux Français.