Nouveaux commerçants…

Nouveaux consommateurs ?

La crise du covid 19 confinant les gens et interdisant l’accès à de nombreux magasins n’a fait qu’amplifier un phénomène lié au développement technologique d’Internet : le e-commerce, qui a généré 112 milliards d’euros en 2019 !

On connaît les plus grandes plates-formes, Amazon, Mano Mano, Ali Baba, Rakuten, qui « monopolisent » une grande partie des achats du consommateur moyen. Ce dernier y trouve des avantages : des prix, des livraisons à domicile, un grand choix, des retours possibles en cas d’insatisfaction, des remboursements rapides, des promotions, des réductions, des produits reconditionnés, des garanties…

On a déploré leur impact négatif sur les petits commerces (beaucoup ont mis la clé sous la porte faute de clients) et les petites entreprises. Mais beaucoup ont su profiter de l’existence de ces grands manitous, qui leur ont ouvert leur espace, leur logistique, pour être utilisés comme market place, ils sont alors devenus gagnants même si les plates-formes prennent une rémunération sur chaque transaction. Ils y ont trouvé une publicité énorme et facile, pas de frais de boutique, simplement des entrepôts, un complément à des ventes directes… certains ont créé leur propre site, profitant du e-commerce pour étendre leur impact géographique à la région, au pays, aux marchés étrangers, et faire connaître leur entreprise.

Du côté des consommateurs, soit 42 millions de cyber acteurs, ils ont pris de nouvelles habitudes et une tendance à l’achat à distance. Le click and collect, qui permet de commander chez soi et de récupérer au magasin, au drive, a concerné 75 % des consommateurs ! 51 % d’entre eux ont cherché les entreprises locales, dans une attitude éthique et responsable, cherchant à acheter des produits durables. Cette situation a profité aux produits français, qui représentent 85 % des achats des consommateurs des biens de consommation courants, alimentaires essentiellement, car revers de la médaille avec l’internationalisation du commerce, seulement 15 % des produits manufacturés français sont élus par les consommateurs !

Il y a des controverses sur l’impact environnemental à la création de ces grandes plates-formes. Elles se défendent de générer plus de CO2 que le commerce traditionnel, estimant que la livraison ne représente que 0,5 % du trafic routier contre 11 % pour le commerce physique, car se substituant aux déplacements des consommateurs. De plus, elles prétendent créer des emplois dans le développement de leur logistique, qui ne génère que 400 g de CO2 contre 600 g dans le commerce physique !

Le e-commerce a un bel avenir devant lui, les réseaux sociaux sur lesquels s’expriment « des influenceurs » rémunérés par les marques viennent le compléter.

Tout cela va se développer au détriment du bien-être de Madame Michu, coincée dans son hameau sans épicerie, ignorante de la technologie Internet, qui devra sa survie à la bonne volonté du commerçant le plus proche, lui rendant visite une fois par semaine avec son étal mobile et au facteur lui apportant son pain !

Deux mondes parallèles, mais c’est David contre Goliath, car même si de plus en plus, les grandes plates-formes vont devoir être attentives aux produits qu’elles proposent, et intégrer une vision écologique (les futurs consommateurs faisant davantage attention aux produits pour qu’ils concordent avec les valeurs qu’ils représentent), on sait bien qui sera gagnant !!!

L’invitée du dimanche