C’est dur pour tout le monde
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 20 novembre 2018 10:32
- Écrit par Claude Séné
Bien sûr, chacun est prêt à s’apitoyer sur le sort des SDF contraints de passer leurs nuits et leurs journées dans le froid en hiver et dans la chaleur en été. On peut aussi se sentir solidaire des gilets jaunes qui sacrifient leurs sorties et leurs vacances pour faire le plein de leur véhicule diésel qu’on leur a tant vanté il y a quelques années qu’ils ont fini par l’acheter. Mais qui se soucie des riches, écrasés sous le poids de leurs responsabilités et des préoccupations de garder le haut du pavé ? À part Macron, évidemment ?
Le malheureux PDG de Renault en fait l’amère expérience. Être parmi les patrons les mieux payés du monde suscite inévitablement des jalousies. Ce n’est donc pas étonnant que le fisc japonais lui cherche des poux dans la tête, lui qui est également dirigeant de Nissan et de Mitsubishi. Carlos Ghosn est soupçonné de n’avoir déclaré que la moitié de ses revenus au Japon entre 2011 et 2015, 5 milliards de yens, soit 38 millions d’Euros, au lieu de 10 milliards. Ça parait beaucoup d’argent, comme ça, mais un gros patron, ça a des frais. Il faut qu’il fasse le plein chaque semaine, comme tout le monde, et ce n’est pas gratuit. Et est-ce que vous avez une idée des prix du marché de l’art en ce moment ? Le tableau le plus cher du monde d’un artiste encore en vie s’est vendu dernièrement 90 millions de dollars. Et l’on n’est même pas sûr que dans 100 ans il vaudra encore un pet de lapin. Vous me direz que Carlos Ghosn n’est pas obligé d’acheter les maisons dans lesquelles il vit et leur décoration. Ses entreprises se font un plaisir de mettre à sa disposition des palais spécialement rénovés pour l’occasion. Mais les vaches maigres peuvent revenir à tout moment. D’ailleurs, l’état français, actionnaire de Renault, l’a contraint à réduire son salaire de 30 % en juin dernier. Un sacrifice qui va amputer son pouvoir d’achat, qui n’était jamais que de 13 millions d’euros en 2017.
Comment voulez-vous qu’il s’en sorte ? Et puis payer des impôts pendant le règne de l’optimisation fiscale, alors que les grandes compagnies internationales connues sous le nom de GAFA y échappent presque totalement, serait contre-productif. Comment voulez-vous conserver votre valeur sur le marché de l’emploi en affichant un brevet de civisme sur votre carte de visite ? à quoi servirait-il alors de se vanter de redresser les entreprises à grands coups de licenciements et de réductions d’effectif ? je vous le demande... Ah ! ça rigole moins, là.