La fièvre et le thermomètre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 22 octobre 2018 10:38
- Écrit par Claude Séné
Qui n’a jamais été tenté de faire monter artificiellement le mercure dans la colonne du thermomètre pour se faire « porter pâle » et bénéficier ainsi d’une grasse matinée usurpée en lieu et place d’un contrôle de mathématiques ? Rappelons aux néophytes qui seraient tentés par la supercherie que le simple frottement du réservoir suffit généralement à faire grimper la température des quelques degrés nécessaires et qu’il est déconseillé de soumettre le thermomètre à une flamme au risque de le voir exploser et de devoir récupérer les billes de mercure disséminées dans la chambre, ou bien d’être contraint de justifier une fièvre capable de tuer un cheval.
La réaction du ministre de l’Éducation, si populaire contre toute raison auprès des Français, après la scène choquante d’une enseignante menacée par un élève à l’aide d’un pistolet factice, diffusée sur les réseaux sociaux, me parait totalement surréaliste. Pour lutter contre cette montée de violence, il propose, ni plus ni moins que d’étendre l’interdiction des portables aux lycées après les collèges et les écoles primaires. Cette fois, il ne s’agit plus de feindre une fièvre, bien réelle celle-là, mais d’en nier l’existence en supprimant l’instrument de mesure. On croit rêver devant tant d’ingénuité, au mieux, ou tant de bêtise, plus probablement. Qu’importe si des profs, ou des élèves d’ailleurs, sont victimes d’incivilités, de menaces ou même de violences physiques, du moment qu’aucune image ne filtre. Jean-Michel Blanquer pourrait rejoindre au Panthéon des inventeurs de génie le député de la République en marche qui a proposé d’interdire la pratique du VTT pendant la saison de la chasse à la suite de la mort en Haute-Savoie d’un cycliste britannique, tué par un chasseur, par erreur, espère-t-on.
Certains mauvais esprits avaient profité de ce malheureux incident pour réclamer l’interdiction pure et simple de la chasse, sous prétexte qu’elle menaçait les paisibles promeneurs du dimanche, dont je fais partie. C’est très injuste. Sur les 113 accidents de chasse recensés en 2017-2018, seules 17 personnes n’étaient pas chasseurs elles-mêmes. Dans un tiers des cas, la victime se blesse avec son propre fusil. Il suffit d’être patient. Le problème devrait finir par se résoudre de lui-même. Il s’agit simplement de prendre quelques précautions élémentaires en instaurant un couvre-feu pendant les 4 mois de la saison de chasse, pendant lesquels toutes les autres activités de pleine nature seraient strictement interdites et sévèrement réprimées afin que seuls les tireurs restent dans la ligne de mire des valeureux chasseurs. Il faudra un peu de temps pour venir à bout des 1,2 million de titulaires d’un permis de chasse, mais ça va, on n’est pas pressés.
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