Lourd privilège
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 21 octobre 2018 10:16
- Écrit par L'invitée du dimanche
Que celui réservé à la femme, de porter, puis donner, ou refuser la vie. C’est difficile dans le contexte sociomédiatique actuel de ne pas y penser !
Je commencerai par le discours du pape François considérant l’interruption volontaire de grossesse comme « un meurtre confié à un tueur à gages » soit plus de 216 000 meurtriers en France ! Merci à France Inter d’avoir donné la parole à Élisabeth Badinter pour réagir à cette insulte en prenant un peu de la hauteur et en analysant l’évolution de ce droit à l’avortement que les religieux d’une façon presque silencieuse, lente et cachée cherchent à supprimer.
Il y a là un danger pour la liberté des femmes, pour lesquelles il s’agit d’un droit durement gagné. Des gynécologues italiens refusent de pratiquer l’IVG à l’encontre de la loi, et il en est de même dans plusieurs pays de l’Est. Doit-on craindre de revenir au début de son application en France, où par opposition masquée, on faisait attendre suffisamment pour que le délai légal soit passé, et où il fallait avoir recours à un réseau de médecins engagés vous orientant vers un tout petit hôpital de campagne où ils pouvaient intervenir !!!!
À suivre les futurs débats pour autoriser ou non la PMA aux couples de femmes (4 % des naissances ont lieu grâce à cette technique), et la levée de boucliers de la manif pour tous craignant la légalisation de la GPA, dans la perspective de gommer l’injustice pour les couples d’hommes. Ces hommes sans lesquels le don de la vie ne serait de toute façon pas possible, même si « c’est la femelle qui mène le bal ».
À continuer par une réflexion sur le choix d’être mère ou non, célibataire ou avec un conjoint… le refus délibéré de la maternité n’étant pas forcément un choix égoïste, mais bien au contraire une prise de conscience de la responsabilité de lancer une nouvelle vie dans un monde de plus en plus difficile « on ne fait pas un enfant pour soi ». On n’est pas un monstre parce qu’on ne ressent pas le besoin d’un enfant !
Il faudrait parler aussi de ces femmes qui souffrent d’être stériles, et de celles qui connaissent les fausses couches (15 à 25 % des grossesses) et qui peuvent le vivre comme un sentiment d’échec et doivent faire leur deuil du désir d’enfant tout en dépassant leurs sentiments de culpabilité pour ne pas être « normale ».
Parler aussi du côté des enfants dont certains vont jusqu’à reprocher qu’on les ait mis au monde ! Alourdissant encore la responsabilité de la génitrice !
Il y aurait encore tellement à dire….
L’urgence c’est de protéger nos acquis, pour qu’aucune mère ne puisse jamais dire à sa dernière fille : « si j’avais pu, je n’aurais pas eu autant d’enfants » exprimant par là tout le poids de la fatalité subie, fatalité contre laquelle il faut continuer à se battre pour que chaque femme puisse faire du don de la vie dont elle a l’exclusivité une clause de conscience.
L’invitée du dimanche