Tout va très bien

La crise ? Quelle crise ? Ah ! vous voulez parler de la démission de Gérard Collomb et de son vrai faux départ du ministère de l’Intérieur ? Bon, d’accord. Je vous concède que cela la fiche un peu mal, surtout quand il s’agit d’un des fidèles de la première heure, nommé à un poste sensible pour faire partie de la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Mais à part ça, Monsieur le Président, tout va très bien, tout va très bien. Ce n’est pas comme s’il y avait le feu au château.

Comment ça ? Si, un peu ! Collomb est le septième ministre démissionnaire en 15 mois de présidence Macron. Ça commence à faire beaucoup, non ? Et surtout, on sort clairement de la jurisprudence Chevènement, qui disait : « un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ». À présent, ils font les deux et le résultat est loin d’être flatteur pour l’exécutif. Après le constat amer de Nicolas Hulot qu’il n’avait pas d’avenir dans ce gouvernement dont il ne pouvait pas infléchir les orientations, Gérard Collomb, sans le dire explicitement, préfère se replier dans son fief lyonnais avant de se retrouver fort dépourvu quand la bise sera venue, ce qui ne saurait tarder si l’on en juge par sa précipitation à vouloir quitter le navire. Finalement, c’est lui qui tord le bras du président en lui imposant une démission dont il ne voulait pas, démontrant une nouvelle fois que l’on n’est jamais si bien trahi que par ses amis.

Pour comprendre la situation actuelle, il faut se reporter quelques mois en arrière. Le pouvoir s’est évertué à désamorcer l’affaire Benalla en s’écriant à qui mieux mieux qu’il ne s’agissait à l’évidence pas d’une affaire d’État. Voire. Si le président Macron avait froidement tiré les conclusions d’un dérapage en sanctionnant l’individu en question comme un vulgaire syndicaliste, la question aurait probablement été classée sans dommages collatéraux. Son indulgence a singulièrement manqué de discernement pour un dirigeant exerçant les plus hautes responsabilités. Sa ligne de défense se révèle aussi extrêmement faible devant l’accumulation de ces erreurs de communication. Il se contente « d’assumer », en disant en substance qu’il faut le prendre comme il est. Une forme de désinvolture qui s’apparente de plus en plus à du mépris. Alors c’est vrai qu’il n’hésite pas à aller au contact de la population, et peut-être trop si l’on en juge par l’impact négatif de photos prises en étroite proximité avec des jeunes gens au passé douteux, mais cela risque d’être très insuffisant, si la situation économique ne s’améliore pas significativement.

Commentaires  

#1 poucette 04-10-2018 15:59
je vais finir par le plaindre mais en attendant je bois du petit lait sans vergogne
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