On n’est pas secondé
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 1 octobre 2018 10:23
- Écrit par Claude Séné
Le métier de Président de la République est décidément bien difficile. Après avoir été pendant un an taxé de président des riches, d’arrogance et de mépris du petit peuple tant qu’il caracolait dans les sondages, le voilà soupçonné de populisme voire de paternalisme à présent que sa popularité atteint des abîmes insoupçonnés. Toute relation entre ces évènements ne pourrait naturellement provenir que d’une simple coïncidence. Si Jupiter est descendu de son piédestal pour faire des selfies avec les victimes de l’ouragan Irma toujours pas relogées, c’est bien par pure et simple compassion et en aucun cas par calcul électoral.
C’est qu’il est comme ça, Emmanuel : proche des petites gens, cordial, jamais avare d’un conseil pour leur trouver du boulot ou pour savoir comment s’habiller. Juste, mais sévère parfois avec les enfants de la République qui se sont égarés dans la délinquance. Il ne leur en veut pas et est même prêt à s’afficher avec eux tout en les sermonnant, leur laver gentiment la tête, voire en les morigénant et les exhortant à retrouver une place dans la société. Mais voilà. Il n’est pas tout seul, Manu, et l’intendance ne suit pas. Prenons Saint-Martin, par exemple. Lui, il a débloqué un pognon de dingue : 500 millions, et qu’est-ce qu’il voit un an après : de la connivence, des ententes, peut-être même de la corruption et des gens qui payent très cher des taudis dépourvus de toits. Avouez qu’il y a de quoi se mettre en colère ! C’est encore sur lui que ça va retomber, alors qu’il n’y est pour rien. Au moins, il a identifié les coupables, et n’a pas hésité à les désigner à la vindicte populaire : la collectivité territoriale, qui est dirigée, par chance, par l’opposition Les Républicains et qui fait donc un bouc émissaire très présentable.
Il n’y a pas très longtemps, le président avait déjà été obligé de taper du poing sur la table. Il avait découvert qu’à l’insu de son plein gré ses collaborateurs mal inspirés persécutaient ses amis retraités, en leur faisant supporter la majeure partie de l’effort national indispensable. Il apprenait que ses services les considéraient comme des privilégiés, malgré ses instructions et ses efforts pour compenser les injustices dont ils étaient victimes. Il lui avait fallu mettre le holà en urgence en faisant savoir qu’il exigeait qu’on arrête « d’emmerder les retraités ». Il aurait pu annuler les dernières mesures en leur défaveur, mais l’état a besoin de sous. Et d’ailleurs, le mal est fait. Les anciens, ceux qui votent et ont cru aux belles paroles du candidat, semblent avoir juré, mais un peu tard, qu’on ne les y reprendrait plus. Dur métier !