Météo marine
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 1 septembre 2018 10:26
- Écrit par Claude Séné
Ceux qui me connaissent savent que je n’accorde qu’une confiance limitée aux bulletins de la météo dès lors qu’ils s’aventurent dans des prévisions au-delà des deux ou trois jours suivants. D’ailleurs, les annuaires des marées ont l’honnêteté de préciser que leurs indications ne sont que des prédictions, fondées sur des observations soumises à des modèles mathématiques. Nous sommes abreuvés de ces bulletins si fréquemment que je me surprends à me demander ce qui a été annoncé immédiatement après les avoir vus ou entendus. Ajoutez à cela l’imprécision diabolique des cartes et leur système de pictogrammes évasifs et vous aurez une idée de ma perplexité.
Cependant, bien que je les comprenne encore moins, les bulletins de météo marine que le service public était tenu de diffuser au moins une fois par jour, avaient le mérite d’être évocateurs en nommant des zones exotiques que je serais bien incapable de situer sur une carte, telles que Forties, Cromarty, Tyne, Dogger, Humber ou encore Utsire, Fisher et Rokall. Il me semble que plusieurs indices indiquent en ce moment que le pouvoir en France s’apprête à traverser une zone de turbulences qui mériterait un bulletin spécial commençant par la formule traditionnelle : « avis de grand frais ». Pour mémoire, la force du vent est étalonnée sur une échelle, dite de Beaufort, du nom de son inventeur, qui comporte 13 degrés de 0 à 12. Le grand frais se situe à l’échelon 7, juste avant le coup de vent, la tempête et l’ouragan. Emmanuel Macron n’en est pas encore à subir les aléas de ces phénomènes naturels qui peuvent aller jusqu’à la catastrophe, mais le temps électoral s’est visiblement gâté cet été. Nous n’en sommes plus au calme plat et au grand beau temps qui ont suivi son élection, il y a un peu plus d’un an.
La conjoncture économique s’est retournée. Emmanuel Macron a bénéficié à son arrivée d’une situation en nette amélioration avec une croissance soutenue et une énergie assez bon marché. Il a dilapidé cet excédent en cadeaux fiscaux inégalitaires et doit maintenant serrer les boulons pour rester dans les clous des traités européens. Ayant chanté tout l’été, il se trouve dépourvu devant la bise de l’inflation et la panne de croissance. Mais c’est psychologiquement que la tendance s’est surtout inversée. La confiance s’est effritée, et le pouvoir a perdu bien plus qu’il ne veut l’admettre dans le scandale Benalla ou la limitation à 80 km/h. Et voilà que le président donne à présent l’impression de flotter en ne sachant pas s’il doit vraiment mettre en œuvre le prélèvement de l’impôt à la source, après avoir mobilisé tout l’appareil de l’état et engagé les entreprises dans un processus coûteux. Et si des ministres quittent le navire, alors…
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