Le fils aîné de l’église
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 27 juin 2018 10:38
- Écrit par Claude Séné
En bon petit communiant dont il a l’apparence quand il n’use pas d’un vocabulaire trop relâché pour avoir été appris chez les jésuites, Emmanuel Macron est donc allé présenter ses gracieuses au pape François, en compagnie de Maman, dont le statut de divorcée remariée a soigneusement été passé sous silence. Mais, après tout, cela ne nous… regarde pas. En gage de bonne foi, le président avait apporté une édition ancienne du livre de Georges Bernanos, le journal d’un curé de campagne, où il voyait peut-être, en toute humilité, une parabole de sa vie entièrement dévouée au bien de ses concitoyens.
Si c’est le sens qu’Emmanuel Macron voulait donner à sa visite, il n’a pas eu affaire à un ingrat. En effet, François, surnommé « le pape des pauvres » n’a pas envoyé dire à Emmanuel, surnommé « le président des riches », que la fonction principale des puissants de ce monde devait être de prendre soin des plus démunis. Peu de mots, mais un symbole. À travers le cadeau papal, un médaillon imposant, représentant Saint Martin offrant la moitié de son manteau à un pauvre, c’est toute l’action présidentielle qui fait l’objet d’une critique implicite, d’autant plus efficace qu’elle est silencieuse. Peu importe. Celui qui a décidé de se faire baptiser à 12 ans contre l’avis de son père, n’a pas boudé son plaisir d’être reçu en grande pompe au Vatican, et n’a pas tergiversé un quart de seconde pour accepter le titre honorifique de Chanoine de Latran. Il faut dire que tout électorat est bon à prendre et qu’il reste ainsi dans la ligne déjà amorcée devant la conférence des évêques de France quand il voulait réparer le lien, parait-il abimé, entre l’église et l’état. Quel lien ? ignore-t-il la séparation des églises et de l’état qui remonte à 1905 ? ou veut-il sciemment passer outre ?
Pour faire bonne mesure, le président Macron a aussi profité de son déplacement pour faire une bourde dont il a le secret pour vexer à mort une partie de la population. Après les salariées incultes de chez Gad, les syndicalistes sans costard, les fainéants de La Souterraine, il a tenté de se mettre à dos l’ensemble des Bretons, présentés comme l’équivalent de la Mafia, une comparaison malheureuse précisément en Italie, où il réussit le challenge d’être discourtois à la fois à l’égard de ses hôtes et d’une partie de ses concitoyens. Après la sortie du film « dispensable » sur une héroïne douteuse tournant les Bretons en ridicule, j’ai nommé la cousine de Chantal Goya, Bécassine, cela fait une semaine chargée pour des mafieux malgré eux.
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