Œcuménisme
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 25 avril 2018 10:46
- Écrit par Claude Séné
Je sais, comparaison n’est pas raison. Cependant, il arrive qu’une association d’idées se révèle plus féconde qu’une réflexion basée uniquement sur la raison raisonnante. Depuis quelques jours, il est beaucoup question d’une tribune contre l’antisémitisme, publiée dans le Parisien et connue sous le nom du manifeste des 300. Il se trouve que le mot manifeste désigne également, en langage maritime, la liste des marchandises d’un navire. Par ailleurs, le capitaine ou l’armateur est également tenu d’établir et de mettre à jour le rôle d’équipage, un registre récapitulant le personnel attaché au bateau.
Dans le manifeste des 300, il convient donc d’examiner le contenu, les marchandises, et les signataires, l’équipage de ce navire. Que cherche à nous vendre ce manifeste ? Principalement que les violences terroristes sont perpétrées par des musulmans et qu’elles visent essentiellement des personnes de confession juive, à raison de leurs convictions. Ce n’est qu’en partie vrai. Certaines violences sont en effet alimentées par des croyances et des préjugés antisémites, notamment la réputation qui associe les juifs à la richesse, ressort de certaines agressions. De là à en rejeter la faute sur l’ensemble de la communauté musulmane, il y a un pas et une généralisation abusive. C’est pourtant ce que suggère le terme d’épuration ethnique employé dans le manifeste, que même un Bernard Henri Levy, peu suspect de sympathies islamistes, a récusé. Conclusion : les auteurs du manifeste somment les autorités religieuses musulmanes de France de dénoncer les versets du Coran qui permettent de s’en prendre aux Juifs. Autant dire qu’ils désignent clairement la religion musulmane comme responsable de ces crimes. Pour apaiser le climat, il y a mieux.
Passons à l’équipage. On y trouve pêle-mêle des personnalités de tous horizons. Depuis un ancien président de droite, Nicolas Sarkozy, à un ancien chanteur énervé, Renaud. Un ancien premier ministre de droite, Jean-Pierre Raffarin, et un ancien premier ministre, euh ! de droite aussi, en fait, Manuel Valls. Je ne peux pas tous les citer, mais il y a parmi eux des personnes que j’estime, et d’autres, que j’estime moins. Ce qui me frappe, c’est cet unanimisme de bon aloi, et qui pour moi, ne constitue pas un gage de clarté. Si l’on me demandait de signer une pétition contre la faim dans le monde, je suppose que je serais tenté de le faire, mais en général il s’agit d’un prétexte pour un appel aux dons, dont on est peu certain qu’ils ne parviendront pas à destination. Dans le cas du manifeste des 343 « salopes » auquel ce chiffre de 300 fait visiblement référence, chaque femme signataire prenait un risque personnel et forçait le respect. Ici, je subodore l’opération de communication à des fins intéressées et je n’embarquerai pas sur ce navire.
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