Tête de livre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 26 mars 2018 11:23
- Écrit par Claude Séné
C’est décidé ! Cette fois, c’en est trop. Je vais faire comme tout le monde, je vais fermer mon compte Facebook ! C’est vrai quoi, y’en a marre de se faire sucer le sang et pirater ses données personnelles. Bon ! Les miennes, ce n’est pas trop grave, je ne détiens pas de scoop particulier et je ne suis pas un influenceur d’opinion. À la rigueur, je trouverais ça plutôt flatteur que l’on veuille à toute force connaître mes goûts à défaut de mes couleurs. Le présent blog en est d’ailleurs une vivante illustration, puisqu’il témoigne de ce fameux quart d’heure de célébrité que chacun pourrait escompter dans son existence, même la plus ordinaire.
Là où le bât blesse, c’est qu’il ne s’agit plus seulement d’indiscrétions concernant les préférences individuelles de tel ou tel individu, mais de tendances collectives, à l’échelle d’un pays et pourquoi pas de la planète. Pire encore, la récolte de données au profit d’individus sans scrupules, et le monde en regorge, peut déboucher sur une entreprise de manipulation collective, ainsi que l’a démontrée l’affaire de cette entreprise britannique soupçonnée d’avoir influencé la campagne présidentielle américaine au profit de Donald Trump. Tout ça pour enrichir un peu plus un ancien sale gamin qui voulait juste permettre à ses copains de donner des notes aux filles de la fac, un truc bien sexiste, et qui lui permet aujourd’hui de se payer des t-shirts de luxe tout en restant cool. Depuis, la créature a largement pris son autonomie et plus personne ne semble pouvoir l’arrêter dans sa logique dévorante. Sauf que de simples rumeurs peuvent faire chuter le cours de l’action et coûter des milliards de dollars à son propriétaire.
En étant un tant soit peu lucide, il faut reconnaitre que la moindre de nos recherches sur le NET est désormais scrutée à la loupe et je reçois, comme beaucoup d’entre vous, des sollicitations pour acheter un produit sur lequel je me suis renseigné et que j’ai même parfois déjà acheté. Il faudrait passer son temps à effacer ses traces au fur et à mesure, comme dans ces récits de trappeurs dans le Grand Nord où les héros marchent à reculons pour brouiller les pistes. Les autres géants du NET sont à l’affût et guettent nos moindres pulsions pour les transformer en achats. Il faudrait aussi réduire l’influence des autres initiales des GAFA, notamment en les taxant à leur juste valeur, mais il faut bien commencer quelque part. Ce sera donc à toi, petit Facebook, de faire le premier les frais de cette indépendance retrouvée. Zut de zut, il me revient soudain un détail, une broutille : je ne me suis jamais inscrit sur Facebook ni aucun autre réseau social ! Vais-je donc devoir ouvrir un compte en catimini pour pouvoir me désabonner bruyamment ?