Calculateur et froid
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 16 février 2018 10:27
- Écrit par Claude Séné
Maintenant que Nordhal Lelandais est passé aux aveux, et bien qu’il bénéficie toujours juridiquement de la présomption d’innocence, son silence et ses dénégations antérieures, ainsi que son comportement, prennent un sens nouveau. Le simple fait que l’on ait pu retrouver le corps de la fillette sur ses indications suffit à démontrer son implication dans la disparition et la mort de la petite Maëlys pendant la nuit du 26 au 27 août 2017. Ces aveux n’ont fait que confirmer ce que les enquêteurs et la famille pressentaient déjà depuis l’automne dernier et la mise en examen du suspect sur la base d’un faisceau concordant de présomptions.
Il est très hasardeux de se risquer à analyser une personnalité sans pouvoir examiner le sujet, s’entretenir avec lui et observer ses réactions. Toutefois, la chronologie des faits, établie et corroborée par des éléments matériels, permet de se faire une idée de la façon dont « fonctionne » Nordhal Lelandais. Pendant sa garde à vue, il a défendu pied à pied la thèse de son innocence, trouvant toujours réponse à tout, justifiant son comportement par des explications d’apparence rationnelle. À ma connaissance, il n’a jamais perdu son calme et son sang-froid devant les enquêteurs. Manifestement, ce jeune homme a pris l’habitude de mettre à distance ses émotions, du moins en public, et il fait preuve d’un contrôle sans faille qui n’exclut pas des débordements occasionnels. Il n’a admis sa responsabilité dans la mort de la petite fille qu’a minima, affirmant qu’il s’agissait d’un accident, et refusant d’en expliquer les circonstances pour le moment. Il ne me parait pas exclu qu’il attende les résultats de l’autopsie pour adapter ses déclarations en minimisant sa culpabilité autant que faire se peut, de la même façon qu’il a fallu une preuve matérielle, les traces du sang de sa victime, pour qu’il reconnaisse sa participation.
Tant que des éléments irréfutables ne lui seront pas opposés dans l’autre affaire où il est mis en examen, la mort du caporal Noyer, il est probable qu’il restera muré dans son refus de reconnaître le crime, malgré certaines similitudes des deux enquêtes. Contrairement à d’autres criminels prêts à se vanter y compris de meurtres qu’ils n’ont pas commis, il n’admettra rien d’autre que l’évidence, comme s’il s’agissait d’un jeu de cache-cache pervers avec les enquêteurs. Il faut quand même se rendre compte qu’il a reconnu avoir emmené la fillette dans sa voiture, puis, après l’avoir tuée « accidentellement », avoir déposé provisoirement le corps près du domicile de ses parents et être revenu sur les lieux de la fête de mariage comme si de rien n’était, alors que tout le monde la cherchait. Un profil psychologique qui risque de peser lourd dans un procès d’assises.