Sinistrose

Ce n’est pas le retour d’un pâle soleil ce week-end qui arrivera à effacer le climat morose pour ne pas dire plus dans lequel on baigne depuis quelques mois. Même la nature a ajouté sa marque cruelle avec les Irma et Maria qui ont balayé les Antilles. Le dénuement dans lequel se trouvent les habitants de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Dominique, la Guadeloupe et plus loin la Floride doit faire émerger des sentiments de désolation, sûrement de colère, de découragement, qui n’ont rien à voir avec le petit spleen qui m’envahit ce matin ! Je suis bouleversée et en empathie totale avec ceux qui ont été touchés, d’autant plus que comme d’habitude ce sont les plus démunis dont les habitations étaient les plus fragiles qui en grande majorité ont vu leur vie, leur avenir anéanti. Le séisme de Mexico noircit encore le tableau allongeant la liste des morts.

Malgré tout, sûrement à cause de la distance qui me sépare de ces parties du monde, j’ai envie de me plaindre de mon sort et de celui de mes compatriotes qui vont devoir payer tous les jours les conséquences d’une politique libérale qui par ses choix économiques et sociaux alourdit toujours un peu plus les charges qui vont peser sur le français moyen, sur le monde ouvrier, que le nouveau Code du travail assassine, tout en épargnant le plus possible le monde de l’entreprise et de la finance. La suppression prévue de 600 postes à pôle emploi, sous prétexte que devant la relance économique il va y avoir moins de chômeurs à prendre en compte, a le goût d‘une vaste fumisterie dont l’ironie pourrait faire sourire si le sort de ces licenciés qui à leur tour vont devoir pointer (augmentant ainsi la charge supposée diminuer) ne déclenchait pas des drames humains, tout cela avec le seul objectif de faire des économies. Monsieur Macron ne manque pas d’imagination, pour rattraper les 4 milliards de cadeaux faits aux nantis à travers la modification de l’impôt ISF, il gratte sur le prêt zéro qui permettait aux revenus moyens de se lancer dans l’accession à la propriété, en l’interdisant dans les zones rurales, vidant ainsi les petites communes d’un apport de population redynamisant la vie locale ! Ingénieuse aussi la suppression des emplois aidés ailleurs que dans les secteurs publics ! Notre gouvernement n’a pas de pétrole, mais il semble avoir des idées, pour calmer la grogne il fait des propositions de diminution de taxe ou d’impôt sur les petits revenus, mais qui ne prendront effet qu’en 2019 voire 2020 ! Mais tout le monde n’est pas dupe, et se montre dans « la rue », vous savez celle qui ne représente pas la démocratie ! Mais où est-elle la démocratie, quand la concertation est sabotée, que l’on gouverne par ordonnance entérinée par un parlement aux ordres ? Je m’interroge…

J’aimerais tant recevoir quelques signes d’optimisme, après tout dans sinistrose, il y a rose, symbole d’un parti défait qui a le devoir de se reconstruire, mais c’est aussi la couleur juste avant le rouge, couleur de la colère et de la révolution, ces deux-là mélangées pourraient peut-être nous ramener le sourire ?

L’invitée du dimanche