Sobriquet
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 23 septembre 2017 10:52
- Écrit par Claude Séné
L’information n’est pas récente, mais elle m’avait échappé jusqu’ici. C’est la journaliste Françoise Degois qui a vendu la mèche en juin dernier, quand elle a révélé dans son ouvrage sur François Hollande le surnom que donnent certains députés à Emmanuel Macron. Ce sobriquet, c’est celui de « choupinet », voire « choupinet premier » ou même « choupinou ». Contrairement aux apparences, je ne pense pas qu’il s’agit là d’un compliment dans leur esprit, mais plutôt d’une intention de souligner le côté mignon du personnage.
Je voudrais m’inscrire en faux contre cette appellation, qui pourrait laisser croire à une certaine gentillesse naturelle, une affabilité spontanée, donnant lieu à un attendrissement devant le petit dernier tellement en avance pour son âge. Si Emmanuel Macron est un bébé en politique, atteignant le sommet de l’état sans avoir jamais été élu à quoi que ce soit auparavant, à part peut-être délégué de classe, c’est un bébé requin, tel que le chantait France Gall, et il a bien l’intention de tout bouffer. C’est pourquoi je dirais aux tenants du « choupinet » : « c’est un peu court », et je les inviterais à pousser plus loin leur réflexion. On aurait pu dire bien des choses en somme et je me permets de leur en dresser une liste non exhaustive en le traitant de godelureau, gandin, bellâtre, petit maitre ou encore paltoquet… pour ma part, j’ai une affection particulière pour le terme de foutriquet ou mieux, celui de freluquet qui me parait exprimer assez bien l’arrogance du personnage, associée à un physique assez frêle. Je pense que le président, féru de littérature et adepte d’une langue soutenue ne pourrait qu’apprécier de se voir vilipender avec une certaine élégance, lui qui dénigre l’usage de la poudre de perlimpinpin et prône le « parler vrai ».
Et la réalité, que l’on pressentait et qui ne fait que se confirmer de jour en jour, c’est que la politique que veut mettre en place Emmanuel Macron est d’une rare brutalité sous des apparences de convivialité. Les syndicats peuvent en témoigner sur les ordonnances qui viennent d’être signées solennellement par le président malgré les oppositions, comme une forme de pied de nez indiquant le mépris des nombreuses discussions dont il n’a tenu aucun compte. Il est certes utile de mettre en place une concertation avant de prendre des décisions engageant le pays tout entier, mais à condition qu’il ne s’agisse pas d’une coquille vide camouflant plus ou moins bien des mesures déjà arrêtées. La raideur en moins, je ne vois pas ce qui différencie Macron 2017 de Juppé 1995, tous les deux droits dans leurs bottes, et qui finiront peut-être de la même façon.
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