Ayez confiance !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 20 septembre 2017 11:01
- Écrit par Claude Séné
Je lisais l’autre jour un article qui tentait de comprendre la crise de confiance des Français vis-à-vis des campagnes de vaccination envisagées par la nouvelle ministre de la Santé, et d’une manière générale, à l’égard des professionnels médicaux. Son auteur, un professeur de psychiatrie qui fait autorité dans son domaine expliquait ce phénomène par la peur, qui selon lui, empêchait les gens d’avoir un comportement rationnel en la matière. Sans prononcer le mot, il décrivait tous les symptômes d’une phobie qui altérait le jugement de ses concitoyens.
Il dissertait donc sur les peurs irraisonnées qui entourent les vaccins notamment et les médicaments en général. Je ne nie pas qu’il puisse exister, dans certains cas, des préjugés qui ne s’appuient pas sur un fondement rationnel et que nous ayons une tendance naturelle à la méfiance. Il s’avère que cette défiance instinctive est très souvent salutaire. Il n’est tout simplement pas venu à l’esprit de notre docte professeur que la peur d’un évènement réel, loin d’être une manifestation proche d’une pathologie, peut se révéler un réflexe extrêmement utile pour ne pas encourir un danger encore plus grand. Une conduite d’évitement, face à un danger imaginaire, peut s’apparenter à une maladie, mais relève du simple bon sens devant un danger réel. Ce qui gêne visiblement ce ponte, c’est qu’il fait partie des prescripteurs et qu’il n’admet pas que sa parole ne soit pas aussi sacrée que celle des évangiles.
Et pourtant, il ne manque pas d’exemples pour démontrer que les autorités sont loin d’être infaillibles. Je ne reviendrai pas sur le stock de vaccins inutiles commandés par Roselyne Bachelot pour le plus grand profit des laboratoires pharmaceutiques. Songeons au temps qu’il aura fallu pour faire reconnaitre les droits des patients traités au Médiator. Rappelons-nous la canicule de 2003 et ses 20 000 morts prématurées dues à l’impéritie des pouvoirs publics. Ce qui est peut-être le plus difficile à avaler, c’est le fait que les mêmes responsables qui assènent des injonctions de santé publique dans tous les domaines disparaissent mystérieusement quand il s’agit d’assumer les conséquences de catastrophes sanitaires. Tout à coup, il n’existe plus de liens de causalité entre une politique menée et les résultats observés. Ou alors on se contente des lampistes comme dans le cas du sang contaminé. Encore très récemment, la justice a annulé les mises en examen dans le procès de l’amiante, une nouvelle fois remis aux calendes. Quant à l’affaire des pilules contraceptives de dernière génération, elle reste toujours sans suite, malgré de nombreuses plaintes. Et l’on nous demande une confiance aveugle envers ceux qui « savent » et qui décident.