Avec des si
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 18 septembre 2017 10:35
- Écrit par Claude Séné
Avec des si, on peut faire une petite chanson humoristique, comme Jeanne Chéral, on peut aussi mettre Paris en bouteille, ou bien appeler sa tante mon oncle. Si l’on s’appelle Jean-Luc Mélenchon et que l’on n’a toujours pas digéré son échec aux présidentielles dont on refuse d’assumer la moindre responsabilité et que l’on cherche à mettre sur le dos de n’importe qui sauf soi-même, on refait inlassablement le match et l’on déclare que si Hamon avait retiré sa candidature, il aurait été Premier ministre et lui Président.
Bon ! on n’en sait rien, mais après tout, l’hypothèse est, par définition, envisageable. Et c’est ce qu’a fait un économiste distingué qui collabore, c’est le mot qui convient, au site Internet Atlantico, qui n’est pas réputé pour être une officine gauchiste. Ce Monsieur Crevel, pour l’appeler par son nom, après avoir mis Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon dans un même sac rendant improbable leur qualification commune pour le second tour, envisage la victoire éventuelle du second sur la première. Et là, on n’est pas déçu. La liste des catastrophes est impressionnante, depuis le krach boursier jusqu’à la ruine financière du pays, la faillite de l’Euro, rien de moins, une panique des épargnants, que sais-je encore ? Rien ne nous aurait été épargné. À côté de celle de la France, la situation de l’Égypte ancienne en proie aux sept plaies nous aurait parue enviable. Je trouve un peu dommage d’ailleurs qu’il se soit arrêté en si bon chemin en oubliant de prédire la guerre civile et la dictature militaire.
Il fait toutefois de louables efforts dans ce sens en essayant d’envisager en toute objectivité les 100 premiers jours de celui qu’il appelle affectueusement « El Présidente », sans le moindre esprit polémique, en référence à l’épouvantail Nicolas Maduro au Venezuela. Il lui fait même crédit d’organiser un référendum sur le maintien de la France dans l’Union européenne, dont il donne le résultat avant même la consultation puisqu’il aboutirait selon lui à un départ surprise, comme au Royaume-Uni, achevant de terrasser l’économie nationale, réduite à faire marcher la planche à billets pour tenter d’enrayer le processus inéluctable du déclin. L’allusion à la période inflationniste allemande qui a abouti à la victoire électorale nazie est transparente. À part l’accuser de manger les enfants, je crois que Monsieur Crevel suspecte Jean-Luc Mélenchon d’être à l’origine de tous les maux de la terre. Je pense aussi que rien ne pouvait lui faire davantage plaisir, lui qui veut être le principal et si possible le seul opposant au pouvoir actuel. Être la cible de pseudo-intellectuels caricaturaux ne peut que renforcer son image aux yeux de ses sympathisants. Il lui reste à accepter de ne pas vouloir faire tout, tout seul, pour rendre les « si » possibles.