Représailles

C’est une affaire entendue. Kim Jung un est un affreux dictateur, qui tient son peuple sous sa férule autocratique, dernier avatar en date d’une dynastie de tyrans, plus sanguinaires et cruels les uns que les autres. Son régime est détestable pour ses sujets, et représente un réel danger pour la région et même la planète entière, depuis qu’il a entrepris de se doter d’une force nucléaire capable de déclencher une troisième guerre mondiale, ou à tout le moins de provoquer des dégâts considérables, au risque de détruire son propre pays.

La situation s’était déjà tendue avec ce tir d’un missile à moyenne portée qui a survolé une partie du Japon la semaine dernière, et l’escalade est montée d’un cran après un nouvel essai thermonucléaire ce dimanche, qui a provoqué des réactions dans le monde entier et notamment de la part de la France. La situation est d’autant plus préoccupante que face à l’autocrate nord-coréen, se trouve le dirigeant américain le plus imprévisible de l’époque moderne, capable de dire tout et son contraire et de prendre des décisions hasardeuses sur un coup de tête. Au point que l’on se demande quel est le plus dangereux des deux. L’un comme l’autre, semble capable de craquer une allumette pour s’allumer une cigarette dans une raffinerie, et la jeter négligemment sans prendre soin de l’éteindre préalablement.

Ce n’est donc pas sans raison que la communauté internationale a décidé de prendre des sanctions économiques à l’égard de la Corée du Nord. Récemment, la Chine qui défendait son allié jusqu’à présent en s’abstenant de voter les résolutions de l’ONU, a décidé de se joindre au concert des nations et s’est engagée à faire appliquer les décisions du Conseil de sécurité. Jusqu’à présent, ces sanctions n’ont pas empêché Pyongyang de poursuivre son programme de développement du nucléaire militaire, et les experts s’accordent à considérer que la mise au point d’une force de dissuasion nucléaire n’est de l’ordre que de quelques années. Toutes les conditions semblent donc réunies pour justifier des mesures encore plus drastiques. Cependant, il me semble qu’une ligne rouge est en passe d’être franchie, et qu’il faudrait quand même bien réfléchir avant d’employer les grands moyens. Si son chef ne suscite aucune commisération, le peuple nord-coréen, déjà tellement éprouvé, ne mérite pas ça : Dieudonné a décidé de se rendre en personne prochainement au nord du 38e parallèle. D’un point de vue strictement égoïste, nous pourrions nous réjouir de ce choix et espérer qu’il s’y trouve tellement bien qu’il ne veuille plus revenir. D’un autre côté, si nous infligeons ses blagues racistes et xénophobes aux Coréens, qui peut savoir jusqu’où nous mènera cet engrenage infernal ? Je tremble à la simple idée qu’un Dieudonné coréen vienne nous frapper en représailles.