Yolo Superman
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 15 juillet 2017 09:33
- Écrit par Claude Séné
Je dois le reconnaitre, je fais partie de ceux qui ne donnaient pas cher de la survie de Nicolas Hulot dans un gouvernement dont les priorités écologiques n’ont jamais paru vitales, que ce soit aux yeux du Président qui a évité le sujet tout au long de la campagne électorale, ou de son Premier ministre, dont les convictions en la matière sont très peu connues du grand public. À vrai dire, la flamme écologique semble avoir quitté jusqu’à François de Rugy quand il a embrassé la cause de la République en marche pour en être récompensé par le poste prestigieux de président de l’Assemblée nationale.
C’est d’autant plus méritoire de sa part d’avoir posé ses premiers actes comme ministre de l’Environnement en annonçant la fin du thermique et l’abandon d’une bonne partie du parc nucléaire. Certes, l’arrêt de la fabrication de véhicules diésel ou essence n’est prévu qu’en 2040, ce qui parait lointain, et que votre serviteur a assez peu de chances de voir arriver, mais c’est quand même un geste fort. L’industrie automobile est capable de s’adapter à cette décision, et le reste n’est qu’une question de priorités et d’infrastructures. De la même façon, l’arrêt de 17 réacteurs nucléaires sur la cinquantaine dont nous disposons actuellement est techniquement faisable, mais suppose une volonté politique permettant la transition vers des sources d’énergies renouvelables. Quand on voit la difficulté qu’ont éprouvée les précédents gouvernements dans leurs tentatives de fermer ne serait-ce que la centrale la plus âgée, celle de Fessenheim, on se dit que celui-ci n’est pas au bout de ses peines, et nous avec lui.
Car une chose est de décider des orientations dans le calme d’un cabinet ministériel, une autre sont de faire face aux difficultés humaines que ces décisions ne manqueront pas de soulever. Je ne doute pas de la détermination de Nicolas Hulot à faire valoir son point de vue, mais je m’interroge sur la capacité et le courage dont devront faire preuve les pouvoirs publics quand il s’agira de passer aux applications pratiques. Il est avéré que des emplois nouveaux seront créés par la transition énergétique, mais ils ne seront pas forcément offerts à ceux qui perdront le leur dans les entreprises de l’ancien monde, celui du carbone. Nicolas Hulot, doté d’une capacité d’autodérision peu commune, s’était mis en scène dans un clip de campagne en vue des présidentielles, avant d’y renoncer. Il y campait un personnage nommé Nicolas Yolo, qui lui ressemblait fortement et paraissait posséder toutes les qualités requises pour devenir un nouveau superhéros. Une chose me parait certaine. S’il n’obtient pas les super pouvoirs liés à sa fonction, s’il est désavoué par le gouvernement auquel il appartient, Nicolas Yolo n’hésitera pas une seconde à le quitter et à retourner cultiver son jardin biologique. Les paris sont ouverts.