
L’esquive
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 24 juillet 2025 11:19
- Écrit par Claude Séné

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump n’a pas cessé de faire son propre éloge, comme au plus fort de sa campagne électorale. Au fur et à mesure que le temps passe, les citoyens américains sont forcés de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous, en particulier dans les relations avec Vladimir Poutine. Il lui avait pourtant servi sur un plateau un accord très avantageux, cédant par avance aux exigences de la Russie pour obtenir un cessez-le-feu, prélude à des pourparlers de paix. Lui qui avait promis la cessation des hostilités en quelques jours, puis en quelques mois, ne peut même pas escompter une issue favorable dans les années qui lui restent.
On sait que la défense favorite de Donald Trump consiste à accuser les Démocrates de tous les maux, avec un traitement spécial contre Joe Biden, qui n’a pas su dissuader la Russie d’envahir l’Ukraine, comme il l’aurait fait, grâce à son charisme personnel. À présent, l’opinion publique américaine lui rappelle sa promesse électorale de faire toute la lumière sur l’affaire Epstein, au moment où des vidéos montrent sa proximité avec le pédocriminel qui s’est suicidé en prison. Pour détourner les inquiétudes légitimes de la population, y compris dans ses propres partisans du mouvement Maga, Trump accuse sans preuve l’ancien président Obama d’avoir tenté un coup d’État en 2016. Il a même relayé sur son réseau personnel, social truth, une vidéo truquée par intelligence artificielle, dans laquelle Barak Obama était arrêté par le FBI dans le bureau ovale et contraint de s’humilier à genoux devant lui. On sait que le principal défaut d’Obama aux yeux de Trump est d’avoir obtenu le prix Nobel de la Paix, et que la tentative de coup d’État a bien eu lieu, mais fomentée par ses partisans qui ont attaqué le Capitole en 2020 et bien failli réussir.
Cet art de l’esquive, développé en système de défense systématique, semble bien avoir inspiré un protégé du milliardaire américain, Benyamin Netanyahou, confronté à une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza. Malgré le quasi-blocus du territoire interdit aux organes de presse indépendants, des images filtrent montrant une situation insupportable, qui touche en priorité les plus faibles, notamment des enfants en état de dénutrition, qui meurent littéralement de faim. Les rares distributions de nourriture tournent régulièrement à l’émeute, où seuls les plus forts tirent leur maigre épingle du jeu. Et pour combien de temps ? Devant cet état de famine organisée, les autorités israéliennes tentent de rejeter la responsabilité sur le Hamas, qui ne contrôle plus rien dans un territoire dévasté par des bombardements incessants. Et il serait responsable de la pénurie de vivres et de médicaments qui détruit inexorablement tout espoir de survie pour les populations martyres parquées sur un territoire minuscule ?