
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 11 juillet 2025 10:59
- Écrit par Claude Séné

Et pas forcément plus quand on en a 18. Depuis le 16 juin, les proches et la famille de Lennart Monterlos, un jeune franco-allemand qui faisait une randonnée en vélo en plein cœur de l’Iran, étaient sans nouvelles de sa part. Une disparition d’autant plus inquiétante que son visa touristique expirait le 25 du mois dernier, et qu’il envisageait de devoir finir son voyage en stop. Comme on pouvait s’y attendre, on a appris que Lennart avait été arrêté et emprisonné par le régime iranien, parce qu’il aurait commis « un délit ». Lequel ? Mystère ! comme si le régime lui-même n’en savait rien, ou n’avait pas encore décidé du chef d’inculpation.
Rappelons que l’Iran détient déjà deux otages français, qui croupissent dans leur geôle depuis trois ans, et que la diplomatie française tente de faire libérer, sans succès pour l’instant, alors qu’ils sont accusés faussement d’espionnage pour le compte de l’ennemi héréditaire, le Mossad israélien, et risquent la peine de mort. Depuis la prise d’otages américains à l’ambassade de Téhéran en 1979, on sait que le régime des Mollahs est coutumier de l’utilisation du chantage pour obtenir des concessions ou des rançons en échange de libérations. La guerre éclair et le bombardement des sites nucléaires iraniens par les Israéliens et les Américains sont venus tendre encore plus une situation déjà délicate. On ne peut que condamner fermement les méthodes employées par le pouvoir iranien, et soutenir toute initiative qui permettrait de libérer les 3 otages qu’il détient. Ce qui n’empêche pas d’inciter fortement les candidats à un tourisme aussi dangereux de renoncer à leur projet.
Le jeune Lennart lui-même expliquait sur son compte Instagram que le pays était très risqué et qu’il vaudrait mieux l’éviter. Pour lui, c’était du second degré, mais la réalité l’a rattrapé, et l’on espère que l’histoire finira bien. Après le projet de Donald Trump d’aménager la bande de Gaza en Riviera à l’intention des riches touristes occidentaux, la liste des destinations risquées peut encore s’allonger. On imagine aisément le programme d’un casse-cou semi-professionnel. Premier jour, visite du front russo-ukrainien du côté des oblasts de l’est de l’Ukraine. Deuxième jour, entretien avec Boualem Sensal dans sa prison en Algérie. Troisième jour, au choix, une des zones rouges d’Afrique, parmi les 15 pays recensés par le ministère de l’Intérieur, avec une préférence pour la République du Congo. Quatrième jour, le Mexique, pour l’ensemble de son œuvre, avec ou sans l’autre paradis des cartels, la Colombie. Cinquième jour, la Corée du Nord, avec son sympathique président Kim, troisième du nom. Ne pas oublier d’amener ses confettis, introuvables sur place. Après ce tour du monde, et si vous en réchappez, vous pourrez retourner, plein d’usage et raison, vivre entre vos parents le reste de votre âge.