Marie de Médicis

C’est l’une des dernières femmes de pouvoir de la Renaissance. (Elle n’est qu’une lointaine cousine de Catherine de Médicis)

Fille de François Ier, duc de Toscane, elle est née à Florence en 1575. Elle sera la deuxième épouse d’Henri IV, en 1600, après de nombreuses tractations avec le Saint-Siège pour annuler un précédent remariage avec Marguerite de Valois, et pour éloigner le risque de voir Gabrielle d’Estrées, sa maîtresse, devenir reine de France, ce fut donc un mariage d’État, d’où le montant de la dot ne fut pas étranger. Politiquement, il renforce les liens entre Rome et la France.

À la mort d’Henri IV en 1610, elle assure la régence de son fils Louis XIII, mineur.

Très influencée par son conseiller Concini, elle s’appuie sur le parti dévot et se rapproche de l’Espagne, se heurtant à l’agitation des protestants et des Grands. Elle réunira en vain les États généraux pour mettre fin aux affrontements, qui se termineront en 1616 avec la paix de Loudun signée avec Condé représentant des Grands au prix de concessions religieuses pour les protestants et d’indemnités à Condé…

En 1614, Louis XIII devient majeur, Marie reste à la tête du conseil royal, mais le roi, de plus en plus jaloux du pouvoir de Concini, le fait assassiner en 1617, et exile sa mère à Blois.

Elle prend alors les armes contre son fils, en 1619, mais vaincue en 1620 aux Ponts-de-Cé, elle finira par se réconcilier avec son fils grâce à l’intervention de Richelieu (qui s’était implanté dans son entourage et qu’elle recommandera ensuite comme ministre) qui lui redonne sa place à la cour et au conseil.

Mais bientôt, elle trouve que le cardinal est trop puissant, elle cherche à obtenir sa disgrâce, Louis XIII semble l’écouter, mais elle échoue le 10 novembre 1630, c’est « la journée des dupes ». En effet ce jour-là, le roi sommé de choisir, maintient Richelieu, au détriment de la reine mère qui doit s’exiler.

Pour elle commence la fuite à travers l’Europe, elle est hébergée par ses filles, tour à tour aux Pays-Bas espagnols, en Angleterre, sa fille Henriette Marie y est reine… Elle devient vite indésirable, elle complote sans arrêt contre le roi et Richelieu qu’elle a réunis dans une même haine ! Elle finit par être bannie de France après que lui soit offerte une retraite à Florence, qu’elle refuse.

Louis XIII se met alors à l’ignorer au point de ne pas lui annoncer la naissance du dauphin en 1638 ! Elle meurt à Cologne en grand dénuement en juillet 1642, peu avant son fils qui a juste le temps de rapatrier sa dépouille déposée à Saint-Denis avec la dynastie des Bourbons, et son cœur à la Flèche auprès de Henri IV.

Reine la plus détestée de France, elle a pourtant travaillé à sa stabilité, la paix étant son obsession. Nouant des relations avec les protestants, concluant 2 mariages avec l’Espagne, représentant la puissante maison des Habsbourg, Louis XIII avec Anne d’Autriche, Élisabeth avec l’infant Philippe IV.

À la cour, ou comme régente, elle a joué un rôle ambitieux de mécène, protégeant sculpteurs, peintres, architectes, on lui doit le palais du Luxembourg, des aménagements du Louvre, à Amboise… autant de traces de son passage au pouvoir !

L’invitée du dimanche