Comptes de Noël
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 23 décembre 2016 10:28
- Écrit par Claude Séné
Ils font les bons amis, parait-il. Cependant, les comptes dont il va être question vont certainement diviser la classe politique et donner lieu à des interprétations différentes à quelques mois des élections présidentielles et législatives. La publication de ces études ne doit probablement rien au hasard et s’inscrit dans une stratégie qui devait mettre sur de bons rails la candidature de François Hollande, dont on sait ce qu’il est advenu. On se souvient que le président sortant avait fait de l’inversion de la courbe du chômage la pierre de touche conditionnant sa présentation à sa propre succession.
Après avoir été cent fois remise aux calendes, la baisse du chômage est effective depuis quelques mois, tout en restant à un taux élevé. Formellement, le président Hollande aura finalement gagné son pari, mais trop tardivement et dans l’indifférence générale. Les enjeux se sont déplacés et les Français se sont accoutumés à penser qu’il avait échoué sur cet engagement, alors que d’autres indicateurs, comme le pourcentage d’emploi sur la population en âge de travailler, ne sont pas forcément plus négatifs en France que dans la moyenne des pays européens. Dans les pays généralement cités en exemple, l’Allemagne et le Royaume-Uni, le taux d’emploi est certes plus élevé, mais les emplois précaires expliquent une grande partie de la différence.
Une autre idée reçue à laquelle les chiffres viennent tordre le cou, c’est la durée du temps de travail. D’une part, le passage aux 35 heures a réellement créé des emplois, et d’autre part, la durée réelle du temps de travail est supérieure à 39 heures hebdomadaires, et souvent beaucoup plus avec l’annualisation et les forfaits jour des cadres. Bien qu’accusée de tous les maux par la droite, la durée légale du travail ne sera sans doute pas remise en cause en cas d’alternance, pas plus que dans le quinquennat Sarkozy.
Enfin, une dernière étude montre que la France n’est pas plus généreuse dans l’indemnisation du chômage que la moyenne de ses voisins européens, contrairement à ce qui se dit de façon polémique. Cette rumeur selon laquelle il serait plus avantageux de pointer au chômage plutôt que de trouver un petit boulot ne repose sur rien de concret. En pratique, bien qu’avec des modalités différentes, le marché du travail en France est assez proche de la moyenne des pays comparables au nôtre, ce qui n’enlève rien, au contraire, à la nécessité de chercher à l’améliorer. Si l’on peut formuler des vœux pour 2017, ce serait que notre pays sorte de ses difficultés, non par un nivellement par le bas, comme lorsqu’on entend de bonnes âmes s’indigner des avantages très modestes des « régimes spéciaux », mais en tirant la moyenne vers le haut, fut-ce au détriment de quelques véritables privilégiés.
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