Les femmes et les enfants d’abord
- Détails
- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 12 septembre 2016 11:00
- Écrit par Claude Séné
Jusqu’à un passé récent, on pensait que les femmes n’avaient pas leur place dans le terrorisme islamiste en Europe. Tout au plus pouvait-on les soupçonner de complicité dans les agissements coupables de leurs conjoints, de leurs frères ou de leurs fils. Les très jeunes filles qui désiraient rendre service à la cause étaient aiguillées vers un rôle subalterne et servaient au repos du guerrier, à faire le ménage ou à préparer les repas. La découverte de la cellule impliquée dans l’attentat manqué aux bouteilles de gaz marque un tournant à cet égard.
Le commando qui s’apprêtait à passer à l’acte est en effet composé exclusivement de femmes, de tous les âges, depuis son instigatrice d’à peine 19 ans jusqu’à ses complices de 23 et 39 ans. Lors de son interpellation, elle a été blessée alors qu’elle tentait de poignarder un des policiers, ce qui montre sa détermination et son fanatisme qui n’ont rien à envier à ses homologues masculins. Vous qui avez en tête l’image de la femme cantonnée à son rôle de mère et d’épouse, et spécialement soumise à son mari après son père et ses frères, telle qu’on l’imagine dans le monde musulman, oubliez. Daech, après avoir longtemps refusé, semble aujourd’hui prêt à faire de ces femmes des combattantes, au même titre que les hommes. Et c’est une très mauvaise nouvelle. Au moment où l’état islamique autoproclamé perd du terrain dans l’ensemble des territoires revendiqués par le califat en Irak, en Syrie et même en Libye, l’appel à la guerre sainte dans les pays occidentaux, particulièrement en France, prend un tour de plus en plus inquiétant. Les nouvelles recrues sont invitées à rester dans leur pays d’origine plutôt que d’aller grossir inutilement les rangs d’une armée destinée inexorablement à être défaite militairement et à combattre sur place en utilisant les moyens du bord.
C’est dans ce contexte d’actions peu sophistiquées que les femmes militantes radicalisées sont un vrai danger, dans la mesure où elles sont moins repérées, même si certaines sont connues pour leurs liens avec des islamistes déjà fichés. Pire encore, un mineur de 16 ans a été arrêté samedi, car on le soupçonnait de vouloir perpétrer un crime par arme à feu dans un lieu public très fréquenté. Il aurait suivi en cela les appels au meurtre lancés par Rachid Kassim depuis la Syrie. La France et les pays occidentaux vont devoir faire face à un terrorisme du quotidien, similaire à celui des pays en guerre ouverte ou larvée, tels qu’Israël, où la menace peut prendre l’apparence paisible d’une femme ou d’un enfant transformé en bombe humaine.