Haut potentiel intellectuel

L’expression a fait florès depuis que l’actrice très populaire qui incarne ce personnage à l’écran depuis 5 saisons l’a fait connaitre du grand public. Autrefois, on utilisait plutôt le terme de « surdoué » et l’on faisait référence à des résultats à des tests de Quotient intellectuel, fondés sur la statistique. De l’avis des observateurs de la vie politique, le président de la République française, Emmanuel Macron, est certainement une personne très intelligente, mais depuis peu, des voix discordantes se font entendre sur sa capacité à analyser correctement les situations politiques et à prendre les décisions les plus utiles au pays.

Il serait donc intelligent en tout, sauf en politique, ce qui est quand même fâcheux quand on dirige une des démocraties les plus influentes au monde. Le « péché originel » d’Emmanuel Macron, c’est d’être parvenu au sommet de l’état sur un malentendu et un concours de circonstances qui l’ont conduit à tenter sa chance au bon moment, alors que François Hollande, contre toute attente, jugeait inopportun de se représenter. Il bénéficiait de l’effet « Kennedy » basé sur la blancheur des dents, la jeunesse et le dynamisme, tout en n’étant pas identifié à un parti existant. S’étant faufilé au deuxième tour par un trou de souris, le rejet viscéral des thèses d’extrême droite pour les uns, associé à une image de garçon bien élevé pour les autres, suffisait à le propulser à la fonction suprême. Il est alors persuadé d’être l’homme providentiel, capable, sur une intuition, de rallier les foules et les élites à sa personne. Une illusion qui le rapproche d’un autre dirigeant dont l’égo ne connait aucune limite, Donald Trump.

Après cet épisode de conquête du pouvoir, Emmanuel Macron va traverser des épreuves, et il va toujours suivre son intime conviction pour prendre ses décisions, généralement en se fiant à son propre agenda, en véritable « maître des horloges », sans réel profit pour la nation ni pour lui-même. Il n’hésitera pas « à mouiller le maillot » en organisant des rencontres, des débats, des colloques interminables supposés donner la parole au peuple, destinés en réalité à convaincre, persuader, voire épuiser ses contradicteurs. Il bénéficie à plein de son statut et de ses talents d’orateur, mais l’exercice a ses limites. Emmanuel Macron devra affronter deux crises dont il n’est pas directement à l’origine, celle des Gilets jaunes, et celle de l’épidémie de Covid, ainsi que les conséquences désastreuses de sa dissolution, que nous n’avons pas fini de payer aujourd’hui. Pour parer au plus pressé, le président va sortir le porte-monnaie pour éponger les effets négatifs de ces crises, jusqu’au moment où ses réserves à droite ayant fondu, il doit présenter la facture aux Français, et, HPI ou pas, ça ne passe plus.