L’évènement le plus important de l’histoire de l’humanité

Ce serait, en toute modestie, ce que Donald Trump viendrait d’obtenir en enclenchant son processus de paix à Gaza et par extension dans tout le Proche et le Moyen-Orient, d’abord en forçant l’accord de principe de Benyamin Netanyahou sur la procédure, puis celui du Hamas, à qui il avait fixé un ultimatum sur la libération des otages encore détenus. Le processus semble donc entamé qui permettra de délivrer son prix Nobel de la Paix au président américain, malgré le camouflet persistant des railleries de Vladimir Poutine sur la situation ukrainienne, qui devait être réglée en 24 heures chrono et se transforme en feuilleton où Donald Trump n’a ni le beau rôle ni la vedette.

Je ne voudrais pas avoir l’air d’un rabat-joie, mais la paix entre Israéliens et Palestiniens est encore loin d’être acquise, même s’il faut se réjouir de voir relancer un processus de paix abandonné depuis l’échec sur le fil des négociations d’Oslo en 1993 et l’assassinat d’Yitzhak Rabin par un ultra israélien. Le plan présenté par Donald Trump prévoit en effet 20 points, dont chacun devra être négocié successivement, et ce n’est qu’à la fin du processus que la paix éventuelle sera effective, si rien ne se met en travers. Or, parmi les dernières étapes, figurent les deux points principaux d’achoppement. Il faudrait que le Hamas se fasse en quelque sorte hara-kiri en acceptant sa disparition politique et en renonçant totalement à la lutte armée, sans garanties réelles ni contreparties, en faisant confiance à un ordre international qui ne l’a guère soutenu jusqu’ici. De son côté, Israël devrait reconnaître, implicitement ou explicitement, l’existence de deux états souverains vivant côte à côte avec les mêmes droits et devoirs, ce à quoi il est viscéralement opposé.

Ces germes de discorde sont évidemment cruciaux, mais n’interviendront que si les autres points sont réglés au préalable, ce qui est loin d’être acquis. Le « simple » fait d’obtenir un cessez-le-feu durable pour permettre le transfert en toute sécurité des otages encore en vie, une vingtaine environ, s’il a été accepté sur le papier, peine à se mettre en place concrètement. Il faut s’attendre à des incidents plus ou moins importants de la part des opposants à la paix, de part et d’autre. C’est pourtant un préalable de fait à toute tentative de résolution du conflit. Il est indispensable de permettre enfin aux convois humanitaires de circuler librement et en sécurité pour mettre fin à cette famine créée de toutes pièces, et qui aboutit à une menace de génocide, indigne d’un pays civilisé. Le gouvernement israélien s’honorerait de renoncer à s’en prendre aux activistes qui tentent d’attirer l’attention sur la situation intolérable à Gaza, en les refoulant pour les bâillonner, au mépris des règles élémentaires de droit international.