Scandaleux
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 22 septembre 2023 10:48
- Écrit par Claude Séné
Je ne vois pas de meilleur mot pour décrire l’effet produit par cette arrestation en plein cours d’un collégien de 14 ans soupçonné d’avoir harcelé une de ses camarades de classe actuellement en pleine transition de genre en tenant des propos violents et homophobes et en proférant des menaces de mort à son encontre. Alors que le gouvernement vient de se faire prendre en flagrant délit d’inaction contre le harcèlement scolaire avec ce courrier insultant adressé aux parents du jeune Nicolas en guise de réponse à une demande de mise en sécurité de leur fils, la réponse institutionnelle est totalement scandaleuse et inacceptable.
Selon le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui exerce décidément un des pires métiers au monde, cette arrestation musclée où le jeune collégien est sorti menotté sans nécessité afin de frapper les esprits, au risque de traumatiser les autres enfants présents et accessoirement les enseignants médusés par ces méthodes pour le moins inappropriées, se serait déroulée « en conformité ». En conformité avec quoi ? Mystère ! Ce qui montre au passage que l’on peut parler la langue de bois sans maîtriser celle de Molière. Je suppose que le ministre veut parler d’une règle non écrite que la police aurait respectée, car l’intervention policière dans un établissement suppose l’accord de son dirigeant. En l’occurrence, il s’est agi d’un accord tacite. Qui ne dit mot consent. La directrice du collège a dû jurer qu’on ne l’y reprendrait plus, mais un peu tard, tel le corbeau de la fable. Car il n’y avait aucune urgence à interpeler ce garçon. La police aurait pu attendre la récréation ou même la fin des cours, et procéder à l’arrestation dans un endroit discret, voire à l’extérieur de l’établissement, sans se livrer à cette mise en scène rappelant le « walk of shame », la marche de la honte, réservée aux grands délinquants américains.
Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, aurait voulu déclencher un « électrochoc » afin de frapper les esprits. C’est le cas. Mais était-ce nécessaire, ou même simplement utile ? Concernant ce mineur, qui aurait reconnu les faits, il y a de toute évidence un problème éducatif, ce qui ne constitue en aucun cas une excuse, mais démontre la nécessité d’un travail de prise de conscience, au-delà d’une sanction qui viendra en son temps. Quant à l’effet dissuasif que pourrait constituer une répression impitoyable, l’expérience montre qu’il est généralement assez peu efficace. Pire, dans certains milieux, la condamnation pénale devient une forme de reconnaissance sociale d’un pouvoir de nuisance. Le passage par la case prison serait une forme de rite de passage dans un monde adulte délinquant. Cet épisode spectaculaire est à mon avis une façon de détourner l’attention de la responsabilité des dirigeants dans la lutte contre le fléau moderne que constitue le harcèlement, notamment à l’école.
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