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Pain béni
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 16 août 2021 10:02
- Écrit par Claude Séné
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Quand vous avez passé la majorité de votre quinquennat à présider des conseils de défense fictifs au sujet de tout et de n’importe quoi, en particulier en prétendant mener une guerre contre un ennemi invisible, le Covid 19, dans le seul but d’apparaître comme le sauveur, le père de la nation, c’est une authentique bénédiction de pouvoir réunir à bon escient un véritable « Conseil restreint de défense et de sécurité nationale » au sujet de la situation en Afghanistan. Il se tiendra vers midi par visioconférence, ce qui aura le double avantage de démontrer que le Président est au travail y compris pendant ses vacances, et de pouvoir être traité dans le journal de 13 heures.
Pour faire bon poids, Emmanuel Macron s’adressera à la nation à 20 heures, l’heure de la grand-messe télévisée, en illustration de la célèbre devise de Michel Audiard, selon laquelle ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule, si vous me passez la vulgarité de l’expression. Que peut-on attendre du président devant une situation qui le dépasse largement avec une défaite militaire éclair de la coalition qui a soutenu un régime corrompu pendant 20 ans et l’a maintenu artificiellement au pouvoir ? Nul besoin d’être grand clerc pour imaginer qu’il va annoncer que la France fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger, en l’occurrence évacuer ses ressortissants, ainsi que certains de ses relais dans le pays, sachant qu’il est trop tard pour sauver ceux qui ne sont pas déjà à l’abri. Nous sommes habitués aux rodomontades générales sur les sujets les plus divers. Il y a très peu, le président annonçait avec la plus grande fermeté que « la France ne céderait pas » devant les dégradations antisémites de la stèle érigée en l’honneur de Simone Veil à Perros-Guirec. Une formule obscure dont j’attends la mise en œuvre concrète avec curiosité.
Emmanuel Macron va probablement déplorer publiquement le sort de l’Afghanistan, à nouveau confronté à la loi islamique imposée par les talibans, dans laquelle les libertés individuelles et le sort des femmes sont très largement mis en cause. Il compatira peut-être avec le président américain contraint d’évacuer le pays à la suite d’une guerre impossible à gagner, comme celle que mène la France au Mali et dans le Sahel, mais je doute qu’il ose l’analogie, de mauvais augure pour nos propres troupes. Le discours est bien rôdé et facile à prévoir. La France n’abandonne aucun de ses ressortissants. Tous les moyens seront mis en œuvre, d’ailleurs nous avons déjà commencé en stoppant les expulsions des immigrés afghans… encore heureux ! Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, comprenez pas grand-chose, pour protéger les Afghans qui ont travaillé pour nous. Le président et les ministres concernés suivent la situation heure par heure, on est sur le coup, on est aux taquets. Je ne vous fais pas un dessin, vous connaissez la musique.
Commentaires
Un peu vulgaire mais j'en riais tout de même.