Le retour de la dream team
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 23 avril 2020 10:44
- Écrit par Claude Séné
Au plus fort de l’épidémie, on entendait moins la plupart des ministres. Ils étaient assez peu nombreux à se bousculer au portillon médiatique pour justifier la pénurie de masques, de respirateurs, de tests, de tout en fait. Ils déléguaient volontiers le sale boulot au petit nouveau, Olivier Véran. Ah ! il l’avait voulu, le ministère de la Santé déserté par Agnès Buzyn, dont on n’a plus aucune nouvelle depuis un moment. Il allait être servi, avec un bizutage en règle, digne des carabins et des salles de garde.
Mais maintenant que le bout du tunnel a été officiellement et arbitrairement fixé au 11 mai, les bonnes vieilles habitudes sont revenues. Chacun y va de son grain de sel, et en ordre dispersé. C’est à qui fera part le plus fort de ses idées, dont à peu près aucune ne semble avoir trouvé le moindre début de réalisation. Au lieu de mettre à profit le temps qu’il reste et qui va passer très vite, tant il y a de questions à régler, on amuse la galerie avec des hypothèses dont on annonce simultanément qu’il n’y a rien de tranché et que c’est négociable. On connait la valeur de tels engagements, et elle est proche de zéro. L’exemple le plus frappant concerne la rentrée des classes. Le ministre, Jean-Michel Blanquer, a fait des demi-annonces sur le projet gouvernemental de reprise, dont on suppose qu’elles sont destinées à rassurer les parents d’élèves et à mobiliser les enseignants. Ce serait peut-être le cas avec des directives claires et assurées, bien que la tâche ne soit pas facile, mais l’objectif est inatteignable avec des consignes floues et qui varieront à coup sûr d’ici la date butoir. Ce mélange d’incertitudes et de suppositions forme un cocktail qui garantit, au mieux, une anxiété de tous les acteurs de l’éducation, au pire, une opposition pure et simple.
On a pu souligner à maintes reprises l’amateurisme de cette équipe au pouvoir et sa capacité à compliquer les situations les plus simples. Par temps calme, la « joyeuse improvisation » ministérielle a pu paraître sympathique et rafraîchissante à certains, mais la situation de crise rend cette désorganisation insupportable. Je ne sais pas quel communicant a pu conseiller l’exécutif pour lui suggérer d’occuper le terrain et de remplir tout l’espace, mais si c’est le cas, il vaudrait mieux le virer. Son boulot est tout simplement contre-productif. Le président bat la campagne presque tous les jours en se confinant dans toutes les régions de France et de Navarre, et les ministres multiplient les apparitions télévisées comme si la succession d’Édouard Philippe était ouverte. La décence voudrait pourtant qu’au moment où beaucoup de Français souffrent et parfois meurent, le pouvoir fasse une cure salutaire de modestie et de discrétion.
Commentaires
Si o,n m'avait élu présidente j'aurais pas fait pire!!