Balkany’s : justice est-elle faite ?

Le verdict est tombé dans la première affaire Balkany, celle concernant les fraudes fiscales, et la sanction concernant Patrick Balkany, 4 ans de prison fermes, 10 ans d’inéligibilité, et une incarcération immédiate, ainsi que celle de son épouse à 3 ans fermes et 10 ans d’inéligibilité, est en effet très lourde. Isabelle Balkany échappe au mandat de dépôt, qui l’aurait amenée, comme son mari, à un emprisonnement immédiat, en raison de son état de santé, qui serait incompatible avec le régime pénitentiaire.

On se souvient en effet de sa tentative de suicide et des soins consécutifs qui ne lui ont pas permis d’assister à son procès. Elle semble cependant totalement remise et plus combative que jamais : elle s’est multipliée dans tous les médias, en leur accordant des interviews « exclusives » pour commenter, voire contester, le verdict la concernant et concernant son époux, qu’elle défend, ce qui est bien naturel. Elle va aussi pouvoir le remplacer à son poste de maire, l’inéligibilité n’étant pas encore effective tant que les recours ne sont pas épuisés. Les heureux habitants de Levallois-Perret vont donc avoir deux maires condamnés pour le prix d’un : un en prison et un en liberté. Encore plus fort, si la demande de remise en liberté de Patrick Balkany était acceptée par la justice dans deux mois, et sous réserve d’autres condamnations, il pourrait retrouver son poste et se représenter en 2020 pour un nouveau mandat. Et il pourrait fort bien être réélu, puisque les électeurs n’ont pas encore compris, dans leur majorité, que les cadeaux dont il les abreuve à longueur d’année, sont payés avec leur propre argent.

C’est pourquoi sa détention, présentée comme uniquement vexatoire par ses avocats, est en réalité très utile. Non seulement il ne pourra pas fuir à l’étranger pour échapper aux sanctions, mais à la fois symboliquement et très concrètement il ne pourra pas exercer ses fonctions électives, et on l’espère, définitivement. Encore faudrait-il que la mesure soit étendue à son épouse, qui sera, comme chacun le sait ou le devine, la voix de son maître à la mairie. Déjà, en qualité de première adjointe, elle donnait la réplique à son acteur de mari dans des saynètes bien préparées à l’usage du conseil municipal. Désormais, tel Al Capone « tombé » lui aussi pour fraude fiscale, il pourrait diriger ses affaires depuis sa cellule. Alors, bien sûr, je n’oublie pas la présomption d’innocence dont la Balkany family doit bénéficier comme tout un chacun, et nous verrons bien le résultat des recours déposés, mais je n’oublie pas non plus le deuxième procès, dont le jugement sera rendu le 18 octobre, où il risque 7 ans supplémentaires, notamment pour corruption.

Commentaires  

#1 jacotte 86 14-09-2019 13:28
drôle de système juridique qui permet a un condamné de continuer ses mandats électoraux... ou en est on de la moralisation de la politique?
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