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« Sans famille »
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 27 janvier 2019 10:22
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Presque 150 ans après qu’Hector Malo ait fait pleurer dans les chaumières sur le sort de Rémi, enfant abandonné, vendu puis exploité, il devrait nous rester des larmes pour « enfants placés : les sacrifiés de la république » dont le documentaire de FR3 du 16 janvier nous révèle de graves dérives : éducateurs maltraitants, enfants en détresse… que je vous invite à regarder en replay s’il vous a échappé, en suivant le lien en bas de page ! Scènes et révélations insupportables qui ont conduit le président à nommer un secrétaire d’État à la protection de l’enfance, sous influence de Madame Macron.
« Victime » de la loi de décentralisation de 1983, l’aide sociale à l’enfance (ASE) a été confiée aux chambres départementales. On voit déjà se profiler les disparités de traitement en fonction des politiques et des moyens des départements. Ces derniers ont l’entière responsabilité de gérer tous les signalements d’enfants en danger ou en risque de danger.
Ils ont à leur charge l’ouverture d’un foyer départemental ouvert 24 heures sur 24, sept jours sur sept. À partir de cette structure d’accueil, où le passage des enfants n’excède en général pas six mois, les objectifs sont de trouver la meilleure orientation possible à chaque cas, évaluer les besoins, en coopération avec les parents si possible.
Dans les orientations, il pourra y avoir le suivi de la famille par un éducateur attitré, le placement dans un autre foyer de l’enfance, public ou privé, confié à des associations ou des fondations habilitées, parfois opaques qui ne sont pas toutes à but non lucratif et coûtent extrêmement cher au département, ou encore le placement en famille d’accueil.
Les familles d’accueil doivent être agréées par l’ASE après avoir répondu à de nombreux critères, et peuvent obtenir la garde d’enfants après demande auprès d’un service social de placement ou des associations habilitées. L’aspect rémunérateur n’est pas toujours exclu de leurs motivations. Par manque de contrôle, certaines familles condamnées pour maltraitance continuent de recevoir des enfants…
Certaines d’entre elles ne respectent donc pas leur mission d’aide et de protection, et certains foyers de l’enfance sont loin eux aussi d’être exemplaires. L’inadmissible, c’est ce qu’il advient de ces enfants « sans famille », souvent devenus marchandises, que l’on ballotte de famille d’accueil en famille d’accueil, de foyer en foyer, où certains deviennent victimes sexuelles et autres sévices, ou dont on empêche l’adoption par ces mêmes familles, car en France on refuse de couper le lien avec les représentants biologiques, même défaillants.
On compte plus de 300 000 enfants confiés à l’ASE (dont 50 000 migrants mineurs), bien sûr certains auront leur chance dans leur parcours chaotique, parmi les 20 % qui auront eu droit à un placement à long terme.
Avec 40 % des SDF de moins de 24 ans ou 98 % des jeunes détenus de Toulon issus de l’ASE, on voit bien les failles de notre système qui, dans son ensemble, échappe à une instance de contrôle officiel permettant tous les abus et les dérives, et qui, malgré tout, coûte 8 milliards d’euros par an !
Les militants d’associations et les anciens placés qui considèrent comme une victoire le retour de l’aide à l’enfance dans le cadre national, suivront de près le travail de ce nouveau secrétaire d’État… et nous aussi !
L’invitée du dimanche