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Il jouait du pipeau debout
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 2 janvier 2019 10:27
- Écrit par Claude Séné
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C’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup… (air connu). Vous avez échappé à ce titre au lendemain des vœux présidentiels parce que je ne voulais pas donner l’impression que je m’acharnais sur le chef de l’état. Mais une chronique, c’est un peu comme une recette de cuisine. Certaines sont faites pour être dégustées sur le pouce, avec le charme de la spontanéité, quand d’autres nécessitent de mijoter plus longuement et l’on espère qu’elles seront encore meilleures réchauffées. Voici donc les vœux de Macron, passés à la moulinette pour tenter de les rendre comestibles.
Le plus nouveau de l’exercice convenu pour un président qui consiste à s’adresser aux Français pour leur souhaiter le meilleur alors qu’on leur prépare le pire a donc été de se tenir debout. Si ce n’est pas de la modernité, ça ! On dirait du Giscard ralentissant la Marseillaise, alors que Gainsbarre la dynamitait en mode reggae. Chacun choisira ses références. J’espère que la forme vous a plu, parce que pour le reste, et surtout le fond, celui qui manque le moins, vous repasserez. Qu’avons-nous appris des intentions du chef de l’état ? Rien ou presque, si ce n’est qu’il n’avait rien appris ni rien compris à ce qui se passait dans le pays. Fait-il semblant, ou fait-il exprès de croire que les Français sont mécontents parce ses réformes ne vont pas assez vite et assez loin quand, à l’évidence, ils en ont soupé des sacrifices à fonds perdu imposés aux diverses catégories sociales les plus vulnérables ? On balance entre inconscience et mépris volontaire, l’un n’empêchant pas l’autre.
Ah ! si ! Emmanuel Macron va m’écrire. À vous aussi d’ailleurs. C’est ballot. Il avait l’opportunité de me parler, les yeux dans les yeux, à l’occasion de ces fameux vœux, et il préfère m’envoyer un courrier. Qu’a-t-il donc de si gênant à me dire qu’il ne puisse le formuler oralement ? A-t-il peur que son nez s’allonge démesurément à l’énoncé d’un mensonge encore plus extravagant que d’habitude ? Ou s’agit-il d’une manifestation gênante d’éreuthophobie, la crainte de rougir en public ? Un grand garçon comme lui ? Qui a fait du théâtre ? Alors, il parait aussi que je vais pouvoir donner mon avis, comme si je m’étais déjà gêné pour le clamer publiquement, dans un grand débat citoyen. Fort bien, mais le résultat de cette consultation est déjà connu : il était dans le programme du candidat Macron et il compte bien le maintenir contre vents et marées, c’est-à-dire contre gilets jaunes et mécontents. Pas sûr que ses concitoyens aient envie de perdre du temps à exprimer des souhaits qui finiront comme le discours présidentiel, sous forme de vœux pieux.