Une notoriété mondiale
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 26 décembre 2018 10:04
- Écrit par Claude Séné
De qui s’agit-il ? Le pape, qui a délivré son message de paix et d’amour traditionnel dans sa bénédiction à la ville et au monde le jour de Noël, enfin, cette année il a plutôt engueulé ses paroissiens, coupables de voracité et de consumérisme ? vous n’y êtes pas du tout. Ah ! je sais ! Kylian M’Bappé, qui, à tout juste 20 ans, a déjà presque tout gagné sur la planète football ! Bien essayé, mais non. Carlos Ghosn, qui croupit dans une geôle japonaise, alors qu’il était le patron le mieux payé du pays, vérifiant à ses dépens que la roche Tarpéienne continue à côtoyer le Capitole ?
Pourquoi pas, mais le personnage dont je voudrais évoquer l’actualité se place lui-même bien au-dessus de tous ceux-là dans son Olympe ou son Panthéon personnel. S’il ne reste plus de place à la droite du grand manitou, il se verrait bien immédiatement à sa gauche. Quand on a tutoyé un des grands de ce monde, il doit être bien difficile de revenir au statut de simple citoyen. En tout cas, quand on s’appelle Alexandre Benalla. Vous savez, ce Monsieur sécurité d’Emmanuel Macron, qui s’est gonflé comme une grenouille jusqu’à devenir aussi gros et bouffi d’orgueil qu’un bœuf et dont le sort n’est toujours pas tranché dans son affaire de violence sur des manifestants. Le voilà qui se rend au Tchad avant la visite d’état du président de la République, qui rencontre un frère du président tchadien, et qui s’indigne quand l’Élysée précise qu’il ne représente ni officiellement ni officieusement la présidence française. Entre tous les pays du monde, il choisit précisément le Tchad, un de ceux qui évoquent immanquablement la Françafrique, où se trouvent encore des militaires français, et il s’étonne que l’on s’en étonne.
Selon lui, il est de notoriété mondiale qu’il n’est plus en odeur de sainteté auprès des dirigeants français, et il accuse, sans les nommer, des proches du président de le salir volontairement en tenant des propos diffamatoires et calomnieux. Son ancien patron, Emmanuel Macron, qui fait toujours montre d’une indulgence coupable à son égard, appréciera. Comme s’il avait besoin de ça en ce moment, où il fait désespérément profil plus bas que la ligne de flottaison, en évitant même de dire trop fort qu’il est en vacances, mais plutôt qu’il prend du repos, en attendant que les derniers soubresauts de la contestation s’atténuent. Si le président a quelque peu perdu de sa superbe en espérant des jours meilleurs, le garde du corps continue à faire parler de lui, et s’imagine qu’il est en posture de pouvoir continuer à n’en faire qu’à sa tête, dont l’enflure n’a d’égale que celle de ses mollets. Un ami décidément bien encombrant.