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Le Gendre idéal
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 18 décembre 2018 10:29
- Écrit par Claude Séné
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On a longtemps cru que c’était Michel Drucker, toujours propre sur lui, affublé d’un éternel sourire accroché au-dessus du menton comme le ravi de la crèche, mais il commence à se faire un peu âgé pour le rôle bien qu’il n’ait pas la moindre intention de raccrocher, n’en déplaise à Laurent Delahousse, autre candidat sérieux au poste. Mais, ils sont assez loin derrière le vrai, le seul, l’unique gendre idéal, celui qui en porte le nom, je veux parler de Gilles Le Gendre, qui vient de conquérir récemment une notoriété amplement méritée en faisant état de son immense supériorité intellectuelle.
Rappelons les faits pour ceux qui auraient manqué cet épisode qui fera date dans les annales de la vie politique. Gilles Legendre, président du groupe La république en marche à l’Assemblée nationale, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po), journaliste économique, répondait sur BFMTV aux questions d’un journaliste, qui n’a pas pu s’empêcher de sursauter quand le député a déclaré qu’ils (la majorité présidentielle) avaient été trop intelligents et trop subtils, sous-entendant ainsi que les Français, eux, étaient trop bêtes pour saisir toute la beauté du dispositif économique qu’ils prenaient de plein fouet en travers de la figure. Un tel exercice de modestie ne pouvait pas passer inaperçu. Il a déclenché la colère des internautes devant une telle arrogance, que l’on n’avait plus connu à ce degré depuis Giscard d’Estaing, et l’embarras de ses collègues, contraints de sortir les avirons pour essayer de limiter les dégâts.
Je présente mes excuses aux autres humoristes décédés dont le tour reviendra, promis, mais je me dois de citer de nouveau Coluche, à propos d’un doyen d’université qui n’avait plus toutes ses facultés : il vendait de l’intelligence, il n’avait même pas un échantillon sur lui. En l’occurrence, Gilles Le Gendre ferait mieux de réfléchir un peu sur la pertinence de ce genre de déclarations. Sur la forme, naturellement, qui laisse planer un doute sur la qualité de la formation à Sciences Po, même si elle a permis à Anne Roumanoff de faire carrière dans le one woman show. Peut-être Gilles Legendre devrait-il envisager une reconversion dans le stand-up, où ce genre de réparties pourrait faire un tabac ? Il est à un cheveu de l’autodérision : encore un effort camarade et tu pourras atteindre le second degré dont te créditait un de tes collègues qui ne parvenait pas à croire que tu étais sérieux. Plus grave, Gilles Le Gendre est symptomatique d’un état d’esprit condescendant d’un pouvoir de nouveau riche, obligé de s’abaisser à expliquer à la plèbe des mesures trop géniales pour elle. Et c’est précisément ce dont ne veulent plus la plupart des Français, sympathisants ou non des gilets jaunes.