Ne pas confondre
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 11 juillet 2018 08:22
- Écrit par Claude Séné
Il est des cas où il est important de préciser les choses, afin de savoir exactement ce dont on parle. Pendant assez longtemps, il n’existait guère de substantifs pour désigner les orientations en matière de sexualité, à l’exception de vocables tous plus péjoratifs les uns que les autres. Tandis que les garçons se faisaient traiter de « pédés », ou autres noms d’oiseaux plus ou moins exotiques, les filles étaient des « gouines » ou des « goudous ». Avec la libéralisation relative des mœurs, et l’évolution de la législation, les unes comme les autres ont été désignés comme « homosexuels », qui a l’avantage de se décliner au féminin comme au masculin.
Le politiquement correct étant passé par là, le terme anglo-saxon de « gay » a été plébiscité par les jeunes générations. Mais ce n’était pas assez précis. À la faveur des manifestations des « fiertés homosexuelles », la Gay Pride en anglais dans le texte, a émergé le sigle LGBT, comprenez Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Trans. Il s’agissait de n’oublier personne. Mais, forcément, il existe des individus qui ne se reconnaissent dans aucune de ces catégories. À commencer par les hétéros, qui finissent par se demander s’ils sont bien normaux, mais ceci est une autre histoire. Le sigle s’est donc allongé considérablement jusqu’à s’épeler « LGBTQQIP2SAA ». Vous suivez ? Difficilement ? D’accord, on y va. Je ne reviens pas sur LGBT. Le premier Q vaut pour « queer », en gros, bienveillant pour tous les autres. Le deuxième Q pour « questionning », qui veut dire curieux, se posant des questions. La lettre I, c’est intersexe. P pour Pansexuel, ou Pansexuelle, ouvert à toutes formes de sexualité. 2 S relève d’une double spiritualité. Le premier A, c’est asexuel, ou asexuelle, tandis que le 2e A désigne les alliés de la lutte militante.
J’ai dû, naturellement, simplifier à l’extrême ces différentes significations, très importantes pour les intéressés, mais un peu ésotérique pour les non-initiés. D’un point de vue concret, ce sigle est un peu difficile à mémoriser, et contrairement à certains acronymes, il n’est pas possible d’en faire un mot ou une phrase servant de pense-bête. Ce qui est plus ennuyeux, c’est que, malgré la sympathie qu’une partie du public peut avoir pour les personnes généralement ostracisées et qui commencent tout juste à avoir une place reconnue dans la société, on a l’impression qu’elles cherchent absolument à se différencier des autres membres de la communauté. La meilleure preuve de la fin des discriminations, c’est quand, à l’énoncé d’un « coming out », par l’intéressé lui-même, on s’aperçoit que l’on ne s’est jamais posé la question de son orientation sexuelle, et que cette révélation ne change rien. Il reste du boulot.
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