Protocole, dorures et nostalgie

Vous n’avez pas pu échapper aux comptes rendus de toutes les cérémonies qui ont entouré la passation du pouvoir d’un président à l’autre !

Tout a été prétexte pour nous faire suivre ce protocole compliqué, ce décorum, ce cérémonial, toutes ces formalités qui se devaient de respecter l’étiquette, le rituel, cet apparat, les mots ne manquent pas pour illustrer l’événement.

Il était difficile en ce dimanche 15 mai, de ne pas se croire au couronnement d’un monarque, éclairant un peu plus s’il le fallait, le nom de monarchie présidentielle que l’on s’accorde à donner à notre régime depuis 1962, depuis l’instauration de l’élection du chef de l’État au suffrage universel.

Passe-passe électoral

La date limite de dépôt des candidatures pour les élections législatives étant dépassée, on connait à présent l’ensemble des aspirants aux 577 postes de députés, parmi lesquels figurent 6 ministres du gouvernement qui vient d’être nommé par le Président, théoriquement sur proposition du Premier ministre. Et ce sont ces candidatures qui me paraissent poser un sérieux problème. En effet, si le ministre concerné est élu, il ne pourra pas siéger en tant que député, en vertu de la nécessaire séparation des pouvoirs et devra céder la place à son suppléant, ou renoncer à son portefeuille ministériel.

Delphine or not Delphine?

Voilà la question. Depuis sa nomination en 2015 à la tête de France Télévisions après une brillante carrière chez France Télécom devenue Orange, je suis tenté de faire cette blague sur Delphine Ernotte. Elle incarne une forme de management par la bureaucratie, en donnant l’impression d’être totalement déconnectée du monde réel. Sa candidature semble avoir été imposée au CSA par un réseau de copinage dénoncé à l’époque par les rédactions de France 2 et France 3, dans une procédure « opaque et antidémocratique ».

Un vrai festival

Commençons par la bonne nouvelle : on a retrouvé la 7e compagnie, que l’on croyait perdue corps et biens. Après un retard à l’allumage de la nomination du Premier ministre, le report d’une journée de l’annonce du gouvernement ne laissait augurer rien de bon, et les journalistes d’information s’apprêtaient à vivre une semaine difficile dans la peau de représentants de meubles contraints de garder l’antenne au-delà du raisonnable, en ayant dépassé depuis longtemps le point Nelson Montfort, celui où il ne reste plus rien à dire. Finalement, il aura suffi d’une petite journée supplémentaire pour découvrir le casting ministériel.