Le verre aux trois quarts vide

Voilà plus de quatre mois que le président attend impatiemment que les Français se détournent enfin de l’action des gilets jaunes et, en arrêtant de les soutenir, lui redonnent leur faveur. Le lancement d’un débat national et le recueil de revendications organisé pour l’occasion ont pour but évident d’allumer un contrefeu destiné à détourner l’attention et à feindre de prendre en considération les préoccupations de la population, et notamment celle qui a été visée par les initiatives gouvernementales. On peut imaginer que le pouvoir suit de près les résultats des différents sondages sur le sujet.

Ouvrez les guillemets

Nicole Belloubet a qualifié l’agression des deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe d’« attaque terroriste ». Une information reprise par le journal l’Est républicain, encadrée de guillemets, comme autant de pincettes, laissant penser que le journal marque bien qu’il cite la ministre, sans pour autant adhérer à son jugement. Il est vrai que le terme de terrorisme évoque davantage des actes impliquant plusieurs victimes, et parfois même des tueries de masse comme au Bataclan ou à Nice. La seule « qualité » de musulman radicalisé ne suffit pas à caractériser ses actes, même s’il est avéré qu’il aurait invoqué Allah au moment de l’agression.

Le rosier de Madame Husson

Décidément, ces élections européennes qui se profilent semblent placées sous le patronage de Guy de Maupassant. J’entendais ce matin le candidat désigné de la droite classique, celle des Républicains, moins Raffarin, un illustre inconnu prénommé François-Xavier, comme l’autre, Demaison, mais en moins drôle, répondant au patronyme de Bellamy, comme le héros de l’écrivain normand. Si vous avez compris quel sera son programme et avec qui il compte le défendre, c’est probablement qu’il se sera mal exprimé.

Comment faut-il vous le dire ?

L’Assemblée nationale avait lancé une énième consultation sur le changement d’heure qui se terminait hier soir à minuit. Sans la moindre surprise, ce devrait être le maintien de l’heure d’été toute l’année qui aura la faveur du public. Ça tombe bien, puisque le changement doit s’opérer dans la nuit du 30 au 31 mars prochain. Nous pourrions donc en profiter pour mettre en application une décision qui n’est pas loin de faire l’unanimité, les derniers défenseurs du grand bouleversement semestriel se comptant désormais sur les doigts d’une seule main.