5 ans plus tard !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 16 octobre 2022 11:06
- Écrit par L'invitée du dimanche
Le 29 octobre 2017, mon billet du jour s’intitulait : « négocier ! Comment ça marche » (on peut le relire en se rendant sur la page Diabloguiste et en cherchant [date citée dans le calendrier figurant à gauche]. Tout ça pour remettre en mémoire les principes de base appliqués dans toute négociation.
On comprend facilement que la situation socio-économique actuelle avec les grèves des dépôts et des raffineries de pétrole a suscité chez moi un nouvel intérêt pour ces situations où se rencontrent plusieurs parties qui opposent leur pouvoir.
Cette opposition crée un rapport de force, génère des tensions entre deux volontés, deux puissances qui s’efforcent chacune de s’imposer à l’autre.
C’est une situation piégeante, qui met en place le principe d’un dominant et d’un dominé : soit je suis OK, pas toi, ou l’inverse, créant une relation gagnant-perdant, qui très souvent à long terme n’est qu’une victoire éphémère et se transforme en défaite perdant-perdant.
Dans toute négociation, chacun des partenaires a quelque chose à offrir, dans la situation qui nous préoccupe, Total, tu augmentes les salaires, on fournit tes stations !
On sait bien que c’est très difficile de maintenir la cohésion syndicale générale dans le long terme, il y a toujours une ou deux centrales qui craquent dès que des miettes suffisantes sont offertes, bonnes à prendre dans l’immédiat on verra plus tard ! Dommage, car seule cette solidarité peut conduire au succès de la démarche. Bien que celle-ci soit compromise par l’appel à l’autorité, qui décide par exemple de réquisitionner du personnel pour permettre à nouveau la circulation d’un carburant dont on sait très bien qu’il est essentiel à la bonne marche économique.
Faire appel à l’autoritarisme ne paraît pourtant pas une bonne solution pour sortir du conflit, cela pervertit la bonne marche des négociations en déséquilibrant le rapport de force, et risque fort de faire monter en puissance les revendications qui sont par ailleurs largement reconnues légitimes par le public qui pourtant en subit les conséquences les plus désagréables.
Notre démocratie, plus formelle que réelle, risque de se trouver face à une pression populaire suffisamment forte pour équilibrer la pression de la finance qui limite la marge de manœuvre de nos dirigeants.
Je n’irai pas aussi loin que cette citoyenne nantaise, qui a été prise sur le fait de détériorer les pompes automatiques, pour manifester son soutien aux grévistes, mais je forme des vœux pour que mardi prochain, se déroule une très, très large manifestation de protestations. Suffisante pour rééquilibrer les forces en présence, laissant place à de vraies négociations, pour que ne s’applique pas la formule « les baisés comptez-vous » et pour rappeler au pouvoir que ses recours aux actes autoritaires, de la réquisition au 49.3 bientôt [pour faire passer la réforme des retraites ou le budget], contraires à l’exercice d’une démocratie active ne sont pas acceptables.
On est peut-être à l’aube d’un très grand mouvement, après tout mai 68 a débuté avec un même mécontentement général, une crise économique aussi grave, la grève des ouvriers Sud-Aviation et Renault a mis le feu aux poudres, pourquoi pas octobre 2022 après les grévistes Total et Esso ? Les inégalités et les injustices sociales sont à un tel niveau qu’une telle étincelle pourrait bien enflammer le pays ! L’hiver sera peut-être très chaud…
L’invitée du dimanche
Commentaires
Je crois que l'on entre dans une nouvelle période, celle de la lutte pour le partage des richesses, enfin!