Reines et rois du monde
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 5 juin 2022 10:01
- Écrit par L'invitée du dimanche
On compte 26 monarques dans le monde, dont 16 sont chefs d’État, 11 monarchies en Europe, dont six au sein de l’Union européenne… (Suède, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Luxembourg) face à plus de 110 démocraties pleines ou hybrides, et hélas 57 régimes autoritaires, certains disent que c’est un reliquat du passé !
Quelles sont les raisons qui poussent les états à conserver ce reliquat ? Les rois, les reines, exercent une fascination qui fait rêver les enfants et les grands ! Ils sont inscrits dans une continuité historique, qui leur confie un repère solide dans l’identité nationale. Ce repère semblerait manquer dans les régimes de république, régime abstrait où personne ne gouverne puisque tout le monde gouverne, et où l’on ne sait pas qui gouvernera dans 10 ans ! De Gaulle avait réussi à concilier monarchie et république, mais les Français l’ont destitué ! Pourtant 40 % des Français dont 50 % de sympathisants de droite, et 25 % des sympathisants de gauche pensent qu’un monarque serait bénéfique pour l’unité nationale. Après tout, c’est la monarchie qui a constitué la France !
Cette frange de la population, qui peut-être suit l’actualité de ce monde royal à travers les tabloïdes, et les nombreux blogs qui au jour le jour retracent leurs événements, aurait-elle trouvé son nouveau monarque en la personne de notre président actuel ? Ce dernier déclarait en 2015 : « je pense que le peuple français n’a pas voulu la mort du roi… on a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures, Napoléon, de Gaulle, la démocratie française ne remplit pas l’espace » fallait-il y voir déjà l’ambition de Jupiter de remplir à lui seul le manque ? En tout cas, on peut dire qu’il se met dans une position de type monarchiste !
Leur saga familiale les rend proches et en même temps ils gardent par leurs protocoles une distance par rapport à « leurs sujets ».
Mais à quoi servent-ils, tous ces rois qui pour la plupart ont des pouvoirs limités (exception faite pour le roi du Maroc) même si on leur en laisse l’apparence : quand ils nomment ou révoquent les ministres, ils ne font qu’entériner une liste préparée par le gouvernement élu. Ils ont, en plus d’être le symbole d’une unité nationale, ils ont un rôle de représentation, de diplomatie. Ceci justifie que les états leur versent une dotation, variable selon les pays qui revient à 3,25 € par habitant en Belgique, à 4,40 € aux Pays-Bas, 1,90 € au Royaume-Uni, dotation qui vient s’ajouter à une fortune personnelle constituée par des revenus divers, terriens ou immobiliers, les fortunes s’évaluent en centaines de millions d’euros !
Ils sont peut-être là aussi pour nourrir une certaine nostalgie d’un passé dont on ne retiendrait que les ors et les apparats et l’image d’une puissance tutélaire protectrice ! Sinon, comment comprendre que le jubilé d’Elizabeth II soit suivi par plus de 5 millions de Britanniques oubliant leurs dissensions (autour du Brexit entre autres) et 1 milliard de téléspectateurs dans le monde ?
Je laisse la conclusion à De Gaulle :
« Les Français veulent des princes, mais ils vont les chercher à l’étranger ».
L’invitée du dimanche