Alerte enlèvement
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 1 juin 2022 11:02
- Écrit par Claude Séné
Mais où est donc passé Emmanuel Macron ? Depuis sa réélection, le chef de l’état n’a fait que de brèves apparitions publiques. Il aurait passé des congés réparateurs dans sa résidence d’été au fort de Brégançon et on l’a aperçu furtivement s’adressant à ses ministres, anciens et nouveaux, réunis en conseil, de même qu’il a fait une apparition au chevet des urgences à Cherbourg, mais uniquement pour assurer le minimum syndical. Il ne peut décemment pas avoir oublié que la campagne des élections législatives avait commencé officiellement et son absence médiatique est forcément voulue au nom de considérations tactiques de haute volée concoctées par une des nombreuses officines chargées de le conseiller.
Emmanuel Macron, qui s’occupe habituellement de tout dans une omniprésence ignorant délibérément l’idée même de délégation, semble avoir opté désormais pour une absence programmée. La seule explication possible à ce changement de pied serait que, à tort ou à raison, il considère que son parrainage des candidats représentant officiellement la future majorité présidentielle escomptée serait contre-productif et leur ferait plus de mal que de bien. À l’appui de cette hypothèse, le manque de clarté des étiquettes politiques, concoctées par le ministère de l’Intérieur pour comptabiliser les résultats. Tout est bon pour minimiser les scores de l’opposition, que l’on fractionnera autant que faire se peut, pour faire ressortir ceux de l’union baptisée Renaissance, puis Ensemble, pour laisser l’appellation Renaissance au parti présidentiel, dont les statuts ne sont toujours pas, à ma connaissance, déposés officiellement. Bref, une vache n’y retrouverait pas ses petits, et c’est visiblement voulu.
Ce flou est d’autant plus dommageable et cette absence préjudiciable, que la France arrive au bout de sa présidence tournante de l’Union européenne et que l’Ukraine attend toujours comme un geste symbolique fort de l’engagement européen une visite officielle à Kiev du président Macron au nom des 27 pays membres. Toute révérence gardée pour la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, quelques heures de mise au courant des nombreux dossiers liés à sa fonction me paraissent bien légères pour traiter efficacement les nombreuses questions en suspens sur la crise ukrainienne. Il ne vous aura pas non plus échappé que la situation de l’hôpital, au-delà de la question des urgences, demandait des améliorations rapides, et que l’inflation et le pouvoir d’achat étaient plus que préoccupants malgré les déclarations lénifiantes du ministre de l’Économie. Depuis quelques mois, la communication présidentielle se résume à la mise en scène d’images, qu’elles soient fixes ou animées racontant une belle histoire ou un conte de fées. La dernière en date est un cliché signé de Soazig de la Moissonière, photographe officielle de Sa Majesté, où l’on voit le président, seul, et de nuit sur un passage piéton rappelant furieusement la jaquette des Beatles sur Abbey Road. Est-ce le symbole d’une fin de règne crépusculaire qui débuterait dès le début du deuxième quinquennat ?
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