Pourquoi tant de haine ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 31 décembre 2021 10:33
- Écrit par Claude Séné
À l’occasion de la discussion par le parlement de la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, de nombreux élus de la majorité présidentielle ont été visés par des menaces de mort, et certains ont même subi un début de mise en œuvre sous forme de tags ou d’incendie volontaire. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il s’amplifie. Ces menaces verbales ou physiques sont totalement inacceptables dans un pays qui se veut démocratique, mais leur multiplication illustre un décalage flagrant entre une petite partie de la population et ceux qui sont supposés la représenter.
Combien a-t-il fallu d’humiliations et de colères pour que des citoyens a priori ordinaires en arrivent à ce degré de violence ? Faut-il qu’ils soient découragés, dépités et aient perdu toute foi dans les institutions pour en arriver à de telles extrémités, éminemment condamnables et inadmissibles ? Les formes ne sont évidemment pas les mêmes, mais les revendications des gilets jaunes n’étaient pas si différentes sur le fond, qui exprimaient un ras-le-bol, une exaspération devant l’incompréhension du pouvoir des problèmes qui touchent les « petites gens », ceux qui ne sont rien, ceux qui subissent les évènements avec des fins de mois de 30 jours. Ce sont les mêmes qui ont l’impression que la situation sanitaire est le prétexte à les priver de leurs dernières libertés, sans avoir conscience que malgré tous ses défauts, le pouvoir actuel a choisi la seule voie qui permette de limiter les dégâts et d’espérer en sortir un jour. On peut dénoncer le mépris de classe de ceux qui nous dirigent sans pour autant renoncer à la seule arme vraiment efficace à notre disposition : la vaccination. Les députés menacés font les frais d’une politique imposée d’en haut sans véritable concertation.
Sans lien apparent avec cette situation, on a assisté à Calais à des affrontements entre policiers et migrants au cours d’une énième évacuation forcée d’un campement de fortune, comme tous les deux jours actuellement. Les migrants se sont révoltés contre une police qui les empêchait de récupérer leurs affaires et leurs tentes, en leur lançant des cailloux. Plusieurs CRS ont ainsi été blessés, au grand dam de leur supérieur, qui n’a pas compris que les pauvres gens en face d’eux ne se laissent pas dépouiller facilement du peu qui leur reste. Force doit rester à la loi, et à ceux qui sont chargés de la faire appliquer, mais que faire quand la loi est inique ? Quand les forces de l’ordre reçoivent des consignes de leur hiérarchie méprisant les droits humains les plus élémentaires, comme l’a constaté sur place la représentante de l’ONG Human rights observers ? Quand les candidats à l’immigration se font narguer par des militaires imbéciles, représentant l’état français, s’amusant au rodéo en véhicule de l’armée avant de s’embourber et devoir accepter l’aide des malheureux parqués là en attendant une traversée hypothétique et dangereuse ? Oui, pourquoi tant de haine ?
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