Khatira
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 17 novembre 2021 10:33
- Écrit par Claude Séné
Khatira est une jeune fille afghane de 14 ans, qui a trouvé refuge en France avec sa famille en 2018, et qui est menacée d’expulsion avec ses parents et son frère, alors que les talibans ont repris le pouvoir et que son père risquerait sa vie s’il retournait en Afghanistan, comme opposant notoire au nouveau régime. Elle racontait son histoire face caméra dans un reportage de la série « Brut » *. La grande puissance de ce témoignage, c’est de rendre concrètes des abstractions que l’on connait sans forcément pouvoir les imaginer quand on ne les a pas vécues.
La demande d’asile de Khatira, comme celles de nombreux réfugiés de toutes nationalités a été examinée par les autorités françaises qui ont jugé que la famille ne risquait rien à revenir au pays, car insuffisamment « occidentalisée », alors que la jeune fille est visiblement intégrée, qu’elle parle un français très convenable, va au collège et s’exprime avec grande maturité. Elle sait que si elle doit revenir à Kaboul, elle ne pourra plus aller à l’école, elle sera mariée de force, et son père sera probablement tué par les talibans. Il lui a fallu 7 mois pour rejoindre la France, dans des conditions de vie très précaires, et la famille ne survit que grâce aux associations humanitaires, dont une qui paye les frais de scolarité et leur verse une allocation de 120 euros mensuels, ainsi que la banque alimentaire, les restos du cœur et la Croix rouge. La solidarité est présente, sauf du côté des autorités, insensibles à la détresse humaine et qui applique bêtement un règlement stupide. Quand on pense qu’une partie de nos impôts est utilisée pour traquer impitoyablement les pauvres gens qui ont le malheur de ne pas rentrer dans les cases, c’est proprement kafkaïen. On utilise des fonctionnaires à ce genre de tâches alors qu’ils pourraient se rendre utiles à aider ces personnes que l’on rejette, qui ne font de tort à personne, et qui ne font dépenser à l’état qu’une infime partie des sommes affectées au « quoi qu’il en coûte ». Il faut dire que les réfugiés ne votent pas, et que les candidats à la direction du pays font assaut de démagogie pour bouter tous les étrangers hors de notre vue et de nos frontières.
L’objectif non avoué de l’administration, c’est de refouler le plus possible de ces demandeurs d’asile, de même que le but à peine voilé des règlements de pôle emploi c’est de radier le maximum de demandeurs d’emploi afin de les faire disparaitre des statistiques et afficher un soi-disant plein emploi dont chacun sait qu’il est fictif et n’a aucune signification réelle. Peut-être que le cas de Khatira, qui aura bénéficié d’une exposition médiatique se finira bien, et que le recours déposé par une avocate sera finalement accepté, mais combien resteront dans l’attente, ou seront finalement expulsés, sans bénéfice réel pour la société ?
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