Vulnérables
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 19 septembre 2021 10:34
- Écrit par L'invitée du dimanche
Voilà un concept et un qualificatif que nul ne peut ignorer depuis la pandémie, puisqu’il est à la base de toute une stratégie de protection, entre autres « de personnes dont l’état de santé présente un risque important de développer une forme sévère de la maladie Covid 19, à savoir les plus de 65 ans ou les femmes en troisième trimestre de grossesse… »
La notion de risque va de pair avec la notion de vulnérabilité, qui est donc relative à ce que l’on considère comme un danger pour l’être humain. La population particulièrement visée dans la définition restrictive citée plus haut, relève de ce que l’on pourrait appeler la gérontologie. Laquelle s’emploie à observer le processus de vieillissement. Ce dernier est normal de la naissance à la mort ! Il suit des étapes de l’enfance, de l’adolescence, de l’adultiscence, de la maturiscence, de la sénescence qui représente le vieillissement dans la vieillesse. C’est cette partie du parcours de l’individu que semblent viser les mesures spécifiques sanitaires mises en place depuis deux ans à l’encontre des « aînés » !
Quand on fait partie de ce public, il n’y a pas loin à se sentir autant dévalorisé que protégé ! Si les intentions sont louables, elles insistent un peu trop sur la fragilité, comme si cette dernière, inévitable au demeurant (l’homme étant par essence mortel, est d’emblée fragile !), conduisait l’individu vers une dépendance, justifiant l’intérêt général politique de le prendre en charge. La législation en tient compte, l’article 223–15-d2 condamne les abus de confiance dirigés vers les personnes dont l’état physique ou psychique les a mis en situation de vulnérabilité.
Il y a danger quand la vulnérabilité est déclarée, voire stigmatisée, de restreindre la responsabilité individuelle au point de laisser les règles sociales se substituer à elle, c’est pourquoi il est indispensable d’avoir une autre vision de la vieillesse, un complément sur la ville, la rapidité économique et sociale. Il est temps de penser à un accompagnement psychologique autant que médical, permettant, face à une fragilité nouvelle, de développer des stratégies d’acclimatation au milieu, d’apprécier la valeur de l’événement, de lui donner un sens, et d’expérimenter les capacités à faire front, de les consolider, de les améliorer, de les exercer ! Aider à mettre en action ce qui peut et doit fonctionner, avant de s’intéresser aux inaptitudes !
La confrontation à la vieillesse dans cette période particulièrement mortifère, devrait permettre à l’individu de trouver une occasion d’approfondir, de renouveler son interprétation de la vie, de prendre conscience des changements d’intérêt et à les accepter… en résumé aider l’individu à s’aider. Cela s’appelle la résilience c’est-à-dire l’aptitude à modifier le niveau de ses compétences dans une situation nouvelle ! La résilience est une attitude active, le contraire d’une soumission à un état de fait, c’est la capacité de rebondir face à l’adversité.
Cette réflexion sur la vulnérabilité à l’échelle individuelle, mériterait d’être poursuivie par la notion de vulnérabilité collective, sociale et économique où l’on retrouve la notion de populations à risque, soumises aux aléas géologiques, climatiques, autant qu’aux conjonctures économiques, créant des situations d’inégalités, entraînant des pauvretés, transitoires ou chroniques… la seule issue possible, que ces populations n’acceptent pas d’être réduites au rôle de victimes et prouvent là aussi leur capacité à faire face… c’est un appel à la rébellion, autre forme de résilience !!!
L’invitée du dimanche