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Joue-la comme Ronaldo
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 24 juin 2021 11:16
- Écrit par Claude Séné
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Cristiano Ronaldo, capitaine de l’équipe du Portugal, a félicité Karim Benzéma, avant-centre de l’équipe de France, pour son but contre son équipe, à la mi-temps du match qui les opposait dans le cadre de l’Euro de football. La presse a salué ce geste de « fair-play », qui s’explique par le fait que les deux joueurs ont longtemps été coéquipiers au Réal de Madrid, et que Cristiano a souvent brillé grâce à l’altruisme de Karim, qui lui offrait des « caviars » et lui permettait d’être meilleur buteur de la Liga.
Gérald Darmanin et Xavier Bertrand ont, eux aussi, fait partie de la même équipe, celle du RPR, de l’UMP, puis les Républicains, avant que chacun choisisse un chemin personnel. Gérald Darmanin rejoint Emmanuel Macron, dont il devient le ministre des Comptes publics, puis de l’Intérieur, sans cacher son ambition d’être appelé à des fonctions plus importantes. Xavier Bertrand quitte sa famille d’origine pour se préparer à être candidat aux élections présidentielles de 2022. Il devient alors l’ennemi public numéro un du président, qui lui dépêche une armée de ministres pour tenter de l’empêcher d’être réélu président de la région des Hauts-de-France. L’opération se solde par une déroute et le ministre de l’Intérieur félicite publiquement son ami pour sa brillante victoire, ce qui lui attire les critiques de son collègue Éric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et battu sur la liste LREM. Non sans raison, le ministre de la Justice accuse le ministre de l’Intérieur de trahison. « C’est une question de loyauté », tonne-t-il, comme dans un prétoire. Et en effet, ce n’est pas très élégant de la part de Gérald Darmanin de souligner qu’à titre personnel, il a été réélu maire de Tourcoing dès le premier tour et recueilli plus de 50 % des voix dans son canton, soit 6 fois plus que la liste Pietraszewski, lui aussi ministre du gouvernement auquel il appartient. Cela s’appelle au football jouer perso.
Et ce n’est peut-être pas fini. La stratégie désastreuse de Macron a placé Xavier Bertrand en situation idéale. Il a déjà gagné trois points dans les sondages et pourrait ainsi plier le match à venir pour être désigné comme candidat de la droite, de préférence à ses rivaux, Valérie Pécresse ou Laurent Wauquier, sans passer par la case « primaires ». Et là, on ne sait jamais. La droite, qui est largement majoritaire en France, pourrait choisir un poulain issu de sa famille traditionnelle, au lieu du vilain petit canard devenu président sur un malentendu et qui espère bien le rester. Si le mercato présidentiel est ouvert, les changements d’équipe seront probables, et l’on pourrait bien retrouver l’attelage Darmanin-Bertrand quand le premier était directeur de campagne du second en 2015 pour la conquête de la région. Avec, cette fois, une promesse de poste de capitaine de l’équipe, celui de Premier ministre.
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