Terrible routine
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 24 avril 2021 10:40
- Écrit par Claude Séné
Faut-il y voir des prémisses d’un retour à la normale ? Il semblait y avoir eu une accalmie sur le front de l’activité terroriste en France depuis le début de la pandémie mondiale du Covid 19. Comme si les terroristes potentiels avaient eu d’autres chats à fouetter que de poursuivre leurs activités, ou qu’ils aient jugé que la période se prêtait moins bien à la popularisation de leurs thèses, du fait que la plus grande partie de l’espace médiatique était monopolisée par les informations liées à la maladie et à son traitement.
À ma connaissance, le meurtre d’une fonctionnaire de police à l’intérieur d’un commissariat de Rambouillet qui s’est produit hier, est le premier depuis celui de Samuel Paty en 2020. Son caractère terroriste reste à prouver, mais il est très probable, du fait du profil du meurtrier et de son mode opératoire. Est-il le fait d’un individu isolé ou celui d’un groupe ou d’une organisation, l’enquête devra le déterminer. L’une ou l’autre hypothèse n’est pas plus rassurante. Le risque continue à exister, et il est très difficile de s’en prémunir puisqu’il s’agit souvent d’individus agissant seuls, avec des armes de fortune, ou en bénéficiant de complicités de circonstance. Contrairement à l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, il semble que la victime ait été choisie au hasard, alors que Samuel Paty était visé nommément sous le prétexte des caricatures de Mahomet qu’on l’accusait de défendre. Ce nouvel attentat a été précédé d’un fait-divers, passé un peu inaperçu dans le flot de l’information : l’incendie probablement criminel d’une école maternelle à Lille, qui n’a pas fait de victimes, mais d’importants dégâts matériels, et au cours duquel les pompiers ont été visés par des tirs de mortiers d’artifice, sans que l’on sache s’il s’agissait d’un guet-apens comme cela s’est produit en Corse il y a quelques années.
On serait tenté de dire que les « affaires » des terroristes et des trafiquants reprennent, si tant est qu’elles aient disparu un jour. Bien que les motivations des uns et des autres diffèrent, leur cible est commune : l’état et ceux qui le représentent, empêcheurs de tourner en rond, mécréants et gêneurs de toutes sortes. Ils fournissent un prétexte tout trouvé à ceux qui ont fait de la sécurité et l’ordre leur fonds de commerce populiste. La présidente du Rassemblement national n’a pas manqué l’occasion de fustiger le prétendu « laxisme » du ministère de la Justice, faisant d’une pierre deux coups : se poser en meilleur défenseur de la police et par là même des Français dont elle veut solliciter les suffrages en 2022, et enfoncer le clou de ce qu’elle considère comme le maillon faible de la politique d’Emmanuel Macron. Ça nous promet une campagne de surenchère sécuritaire, comme trop souvent.