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Que d’histoires
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 18 avril 2021 10:09
- Écrit par L'invitée du dimanche
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Ce n’est pas la grande histoire avec majuscule qui m’intéresse aujourd’hui, celle qui étudie et relate de façon rigoureuse le passé de l’humanité sous ses aspects généraux ou particuliers, mais bien plutôt, celle plus anecdotique, qui concerne le citoyen ordinaire.
Dès la plus petite enfance, on sait ce que c’est qu’une histoire, on nous en raconte souvent pour nous endormir. C’est un récit avec un début, une fin, voire un milieu, on expose une situation qu’un événement vient perturber, et qui nous raconte la façon dont cette perturbation est vécue ou réglée.
Chacun de nous a une histoire, la vie est faite d’histoires qui s’enchaînent plus ou moins bien, que l’on tait ou que l’on raconte suivant son humeur.
Pour les raconter, on peut les écrire, elles sont parfois le ciment d’un roman, on peut aussi les rendre publiques en participant à des émissions télévisées dont elles deviennent la matière première.
Dans les années 80, le premier « psy show », suivi de « témoin numéro un », a drainé un public friand des histoires vécues par des citoyens ordinaires, auxquels il pouvait s’identifier, le malheur des autres est aussi le sien !
Le principe est simple, c’est la mise en scène d’invités venus pour parler d’eux, pour exemple « ça se discute », « jour après jour », créant un glissement des frontières entre espaces publics et espaces privés. Le principe, toujours le même, une figure centrale comme victime, pour cause d’alcoolisme, de traumatisme dans l’enfance, de viol, de deuil, de disparition… et le spectateur alors compatit.
Encouragées par une audience énorme, sont arrivées les premières télé-réalités, en 2001 « loft story » a ouvert le bal ! Elles se sont perfectionnées d’année en année, jusqu’à donner l’idée aux créateurs d’inventer des histoires « vraies »… une véritable escroquerie pour le public qui veut y croire et se passionne pour « secret story » par exemple.
Aujourd’hui, les chaînes publiques comme privées s’y sont toutes mises, certaines un peu plus divertissantes, comme « les z’amours » sur la 2, d’autres continuent à jouer sur l’émotion… « ça commence aujourd’hui » quotidiennement sur la 2, s’appuie sur l’histoire réelle de participants ayant tous le même incident de parcours : ils ont tout perdu après un ouragan, pour prendre soin de leurs parents ils ont mis leur vie en parenthèse... « Le bonheur est dans le pré » récupère le milieu rural, avec « Super nanny » on entre dans la vie des familles, rien de l’intimité ne semble respecté !
La motivation des « acteurs » est à interroger, la curiosité ? Le défi ? La sortie de l’anonymat ? En tout cas, pas forcément l’appât du gain, dans la plupart de ces shows, les frais de déplacement et autres sont à leur charge ! C’est donc tout bénéfice pour les chaînes, qui font de l’audience pour pas cher.
On peut y voir de l’exhibitionnisme, on peut les trouver obscènes, mais certains pourront y voir une catharsis collective, une fonction thérapeutique, pour ma part je pense que les reality shows finiront dans la poubelle de l’Histoire, où ils retrouveront toutes ces banalités, exposées sur les réseaux sociaux auxquels s’abonnent les fans.
Si le public est nombreux au rendez-vous, c’est peut-être qu’on aime écouter des histoires, qui, un court moment, nous font oublier les nôtres !
L’invitée du dimanche
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