En fait, du coup, c’est trop

Je me suis livré à un petit recensement non exhaustif des erreurs ou des tics de langage qui m’agacent profondément chez mes contemporains, et dont le titre ci-dessus constitue un premier exemple à lui tout seul. D’aucuns me taxeront de purisme et ils n’auront pas tort. Je suppose également que si l’on cherche bien dans ces chroniques journalières, on doit pouvoir débusquer un certain nombre de tournures fautives ou de clichés, malgré l’emploi d’un bon correcteur orthographique. Tant pis, je prends mon risque, comme dit l’autre. (Mais si, vous savez bien, le président)

Donc, en vrac, dans le désordre, je n’aime pas :

  • Quand on utilise décimer, qui signifie tuer une personne sur 10, dans le sens d’exterminer.
  • « Pallier à » une situation, ou pire, palier à, en rajoutant une faute d’orthographe à une erreur de syntaxe.
  • Diminuer par deux quand on pourrait diviser, et augmenter par trois quand on pourrait multiplier.
  • Faire « fois deux » comme lorsqu’on apprend ses tables de multiplication.
  • Ne pas utiliser l’inversion dans les formes interrogatives : « t’es où ?, c’est qui ? c’est qui qui ? je ne sais pas c’est quoi ! »
  • Dire « entre parenthèses » au lieu d’« entre guillemets » en mimant le signe avec les doigts.
  • Partir sur un taboulé, un pot-au-feu, ou que sais-je, tout en restant dans sa cuisine.
  • Faire le malin en parlant de « la gente féminine » ou pire de « la gente masculine » quand La Fontaine, cet inculte, citait la gent trotte-menu.
  • Dire « vous n’êtes pas sans ignorer » au lieu de sans savoir.
  •  « Le côté pratico-pratique » ou « c’est un sujet » au lieu d’un problème.
  • Tous les euphémismes politiquement corrects pour éviter d’appeler un chat un chat, comme les personnes en situation de handicap ou porteuses d’une maladie.
  • La nouvelle mode de l’écriture inclusive dont je ne suis pas fan.
  • Certaines erreurs pourtant bien connues, comme « ça s’est avéré faux », l’argent « elle » se gagne, ou aller « au coiffeur »
  • Dans une moindre mesure, oublier que rutilant ne s’applique qu’à la couleur rouge et que formidable veut dire effrayant, ou inventer « c’est ennuyant » quand « c’est ennuyeux » faisait l’affaire. Parler de magasin bien achalandé, qui signifie rempli de clients, pour dire bien fourni en marchandises.

Et pour finir, je m’agace aussi de toutes les « liaisons dangereuses » comme : « mille z’excuses » ou parfois leur absence totale par crainte de se tromper, comme dans vingt h’euros. Le mauvais exemple comme souvent, vient de haut. Emmanuel Macron, président en exercice, dans son discours de rentrée, a parlé de 400 000 z’enfants, tandis que Nicolas Sarkozy, ancien président, utilise un ciseau unique pour couper le papier et que Marion Maréchal, qui aspire à le devenir, se balade « en » moto.