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Confinez-vous dehors !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 19 mars 2021 10:18
- Écrit par Claude Séné
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C’est en substance ce que le Premier ministre a ordonné aux habitants des 16 départements les plus touchés par l’épidémie de Covid-19. Il leur a ainsi fourni un jeu d’instructions contradictoires, connu sous le nom d’injonction paradoxale, qui est le plus sûr moyen, à terme, de rendre fou n’importe qui. Un peu comme cet homme qui avait trouvé malin de baptiser son chien « Fousl’camp » et qui s’étonnait de l’embarras de l’animal quand il lui disait : « viens ici, Foul’camp ». Donc, il conviendra de se barricader, mais hors de chez soi, le lieu de tous les dangers. Comprenne qui pourra.
La situation sanitaire étant devenue critique, le gouvernement devait absolument montrer qu’il était actif et prendre des décisions, quelles qu’elles soient. Au plus haut sommet de l’état, on est sans doute conscient que le salut passera par la campagne de vaccination, et que la suspicion jetée sur l’AstraZeneca a été une boulette géante dans laquelle Emmanuel Macron s’est laissé embarquer. Donc il fallait montrer les muscles et proclamer un confinement de principe, tout en allégeant de fait le dispositif pour une grande partie de la population. Depuis déjà plusieurs semaines, les micros-trottoirs de la télévision reflétaient tous la même réalité. Les Français interviewés étaient résignés à la nécessité d’un troisième confinement, en échange de la promesse d’une vie « normale », une vie comme avant. Malheureusement, nous avons affaire à un virus intransigeant, avec lequel il n’y a aucune marge de négociation, prêt à se déguiser pour passer entre les mailles du filet.
Même le président a été obligé de le reconnaitre, le maître des horloges, c’est le virus, ce n’est pas lui. Mais il a tellement rabâché aux Français son slogan d’« encore un effort » pour leur faire croire à son omnipotence, qu’il en est devenu prisonnier. On ne peut pas marchander avec le Covid, on ne peut que le combattre, et sans délai. Il aura fallu attendre un passé tout récent pour que la campagne de promotion de la vaccination se lance à la télévision, avec un clip publicitaire pour une fois pas mal réalisé et assez efficace, sur une musique de Gilbert Bécaud. Et les ministres sont encore peu nombreux à être vaccinés, craignant d’être accusés de favoritisme. Qu’est-ce qu’on attend pour pousser les feux, que ce soit au niveau européen ou national, pour autoriser, après les contrôles nécessaires, tous les vaccins sûrs et efficaces, sans distinction de leur nationalité d’origine ? Le temps presse, et il vaut mieux dépenser de l’argent à empêcher l’épidémie de se propager que d’en compenser les pertes économiques. Tous les écrans de fumée du monde ne peuvent pas masquer cette simple évidence.